Cette carte reprend le principe de celle sur les Hongrois dans l’Empire austro-hongrois. Les données sur les nationalités sont issus des recensements russe (1897), allemand (1900) et austro-hongrois (1910). Dans les trois cas, la nationalité est défini par la langue : langue maternelle pour l’Allemagne et la Russie, langue d’usage pour les régions d’Autriche-Hongrie situées en Cisleithanie. Le recensement allemand place à part les locuteurs du cachoube et du masurien, considérés comme deux dialectes du polonais, et qui ont été considérés comme polonais ici. La question de la nationalité des Juifs de la région, qui parlent le plus souvent yiddish, n’a pas été traité de la même manière : le recensements allemand et austro-hongrois les considèrent comme allemands car le yiddish est une langue germanique (on les trouve dans la partie « religion » du recensement), tandis que le recensement russe fait des Juifs une nationalité spécifique. Ils représentent près de 10% de la population polonaise à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Avec la disparition de la Pologne, les Polonais se retrouvent sous l’autorité de trois États hostiles : l’Autriche, la Prusse (puis l’Allemagne) et la Russie. La montée en puissance des nationalités au XIXe s. pousse à la création d’États-nations. Nation sans État, les Polonais aspirent à retrouver leur indépendance, mais le tracé des frontières est un casse-tête. Les mélanges de population dans les structures impériales rendent difficile la constitution de blocs territoriaux avec des nationalités distinctes, et bien des Polonais ont en mémoire les frontières d’avant les partages de la fin du XVIIIe siècle. En définitive, la capacité à imposer les frontières par la force s’avère décisif.
Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 12 : population).
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