Constantinople au XIVe siècle
J’aurais aimé avoir réalisé cette carte pour ma thèse mais, à cette époque, je n’utilisais pas de logiciel cartographie et je dessinais sous Illustrator. Même s’il y a encore des imperfections, le résultat est déjà meilleur, en particulier par la prise en compte de la topographie.
J’ai corrigé les côtes en utilisant des ouvrages sur Constantinople à l’époque byzantine, en particulier le classique de Raymond Janin, Constantinople byzantine : développement urbain et répertoire topographique de Raymond Janin. Pour le placement des églises et monastères dont la localisation est incertaine ou inconnue, j’ai repris les conclusions de byzantinistes plus compétents que moi sur le sujet. Les erreurs en la matière sont donc entièrement les miennes !
Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme, Photoshop pour l’application de l’ombrage.
Projection : projection de Gauss-Krüger (projection transverse de Mercator). Méridien central : 29°E.
Modèle numérique de terrain (topographie et ombrage) : EU-DEM (Digital elevation model over Europe).
Au XIVe s., Constantinople n’est plus que l’ombre d’elle-même. Avant la quatrième croisade, elle était la ville la plus riche et la plus peuplée de la Chrétienté, avec probablement environ 400 000 habitants. Les événements de 1203-1204 ont durablement marqué le paysage urbain : trois grands incendies, une émeute anti-latine et le pillage qui a suivi la prise de la ville par les croisés ont détruit un tiers des bâtiments. La ville s’est considérablement dépeuplée à l’époque des Latins (1204-1261), sans que les Latins soient suffisamment nombreux pour compenser les départs. De nombreux quartiers sont laissés à l’abandon, et les matériaux des bâtiments délaissés, y compris les églises et palais, sont réutilisés pour l’entretien du reste. L’empereur a définitivement abandonné le Grand Palais pour résider dans le palais des Blachernes. Malgré d’importants travaux lors du règne de Michel VIII Paléologue (r. 1259-1281) et un relatif repeuplement, un des lieux communs de la littérature du XIVe s. sur Constantinople est de se lamenter sur sa splendeur perdue. Nombre de voyageurs décrivent une ville à moitié en ruines, avec des îlots d’habitat urbain séparés par des champs et des terrains vagues.
Ces voyageurs décrivent aussi une ville qui a conservé son pouvoir de fascination, avec ses nombreuses églises et monastères, dont de nombreux fondés ou restaurés à l’époque des Paléologues (1261-1453), les riches palais de l’aristocratie et ses impressionnantes murailles. Constantinople continue d’être un important centre économique (ici aussi, bien inférieur à ce qu’elle était avant 1204), même si l’essentiel du commerce se fait au profit des marchands génois installés dans le quartier de Galata, de l’autre côté de la Corne d’Or, et qui fait figure de ville indépendante à côté de la ville.
Cette carte a été élaborée comme support des cours et formations de l’Institut d’étude des religions et de la laïcité.
Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 16 : urbain / rural).
Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Constantinople au XIVe siècle Read More »