Les débuts du christianisme
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Les rivalités entre princes musulmans du Proche Orient expliquent en partie le succès de la première croisade et le maintien des États issus de la croisade. Lorsque les Zengides refont l’unité de la region, les États latins sont directement menacés, ce qui entraîne le départ de la deuxième croisade.
Imād ad-Dīn Zengī est installé par les Seldjoukides comme atabeg de Mossoul (1127-1146). Il entreprend d’étendre son domaine. Il s’empare d’Alep et en devient émir (1128-1146). Il profite des querelles entre le prince d’Antioche et le comte d’Édesse pour s’emparer d’Édesse en 1144. Le reste du comté est progressivement conquis par Zengī et puis son fils, Nūr ad-Dīn, émir d’Alep (1146-1174) et de Damas (1154-1174).
L’événement a un retentissement considérable dans la Chrétienté : les Latins avaient connu quelques défaites cuisantes, mais jamais l’existence des États latins n’avait été remise en cause de la sorte. Eugène III (règne 1145-1153) décide d’organiser une nouvelle croisade. Il espère susciter la même ferveur que son prédécesseur Urbain II (règne 1088-1099), mais la bulle Quantum praedecessores (1er décembre 1145) ne suscite aucune vocation. Il faut attendre le discours de Bernard de Clairvaux à Vézelay (31 mars 1146) pour que la Chrétienté se mobilise, à commencer par Louis VII, roi de France (règne 1137-1180) et son épouse Aliénor d’Aquitaine. En Germanie, l’empereur Conrad III (règne 1138-1152) et son neveu, Frédéric Barberousse, décident eux aussi de partir.
Après sa prédication réussie, Bernard ne se joint pas à la croisade, même s’il endosse la responsabilité de l’échec de celle-ci.
En effet, la croisade se passe mal. En Germanie, les chevaliers du nord préfèrent faire campagne contre les populations slaves installées sur la frontière nord-est de l’Empire . Les terres des Slaves sont ravagées, ce qui ouvre la région à la conquête dans les années suivantes, mais il n’y a alors ni conversion (objectif initial) ni installation.
Conrad III et Louis VII partent séparément et décident de mettre leurs pas dans ceux des premiers croisés en passant par Constantinople et l’Anatolie. Les relations avec les Byzantins sont difficiles car le souvenir des violences des premiers croisés est encore vivace. De plus, l’empereur Manuel Ier Comnène (règne 1143-1180) craint un bouleversement des équilibres régionaux, voire une attaque directe. Les relations entre les deux empereurs sont mauvaises, et Conrad décide de passer au plus vite en Asie mineure. Les rapports avec Louis VII sont plus cordiaux, mais Manuel Comnène refuse de fournir des renforts et fait promettre de restituer à l’Empire byzantin les territoires conquis, comme l’avait fait Alexis Ier Comnène (règne 1081-1118) lors de la première croisade.
La traversée de l’Anatolie s’avère impossible. L’armée de Conrad enchaîne les défaites. Elle est rejointe par celle de Louis VII, ce qui permet une reprise de la progression, mais après leur lourde défaite devant le mont Cadmos (6 janvier 1448), les croisés décident de poursuivre par la voie maritime.
La première partie de la croisade est un désastre. L’armée croisée a perdu environ les trois quarts de son effectif avant même d’arriver sur le principal théâtre d’opération. Surtout, le fossé s’est creusé entre Latins et Byzantins. Ces derniers, assez rétifs à l’idée de croisade, voient d’un mauvais œil des croisés responsables de nombreux désordres dans l’Empire. Les croisés, de leurs côté, considèrent n’avoir pas été suffisamment soutenus, voire avoir été trahis, par les Byzantins. Par la suite, les autres expéditions empruntent la voie maritime.
Louis VII arrive à Antioche en mars 1148. Il est accueilli par le prince, Raymond de Poitiers (règne 1136-1149), oncle d’Aliénor, qui souhaite monter une expédition contre Alep et affaiblir les Zengides. Louis refuse, préférant achever son pèlerinage à Jérusalem — car la croisade est un pèlerinage — sans compter la rumeur d’une liaison incestueuse entre le prince d’Antioche et la reine. Conrad III arrive à Acre sur des navires byzantins.
L’objectif de la croisade change : le roi Baudouin III (règne 1143-1162) est plus préoccupé par l’émir de Damas. La place de Jérusalem dans l’imaginaire des croisés l’emporte : ils renoncent à contrer la menace zengide en Syrie du nord pour attaquer Damas et involontairement affaiblir des adversaires des Zengides en voulant protéger la ville sainte.
Damas est assiégée du 24 au 28 juillet 1148 mais, apprenant l’arrivée des troupes de Nur ad-Din, les croisés lèvent le siège. Louis VII — brouillé pour de bon avec son épouse Aliénor — et Conrad III repartent chez eux en 1149.
Le succès inespéré de la première croisade avait pu être perçu comme miraculeux, l’échec de la deuxième croisade est retentissant. Le comté d’Édesse n’a pu être préservé : le reste de son territoire est conquis par Nūr ad-Dīn en 1150. Les autres États latins sont toujours menacés par la consolidation des Zengides : Raymond de Poitiers est vaincu et tué lors de la bataille d’Inab (29 juin 1149) et Nūr ad-Dīn peut assiéger Antioche. Il échoue à prendre la ville, mais la principauté est durablement affaiblie.
Les seuls succès de la deuxième croisade sont liés à des opérations périphériques. Le pape a étendu la croisade à la péninsule Ibérique. Des croisés partis d’Angleterre et contraints d’accoster à Porto prêtent main forte à Alphonse Ier de Portugal (règne 1139-1185) lors du siège de Lisbonne (1er juillet – 24 octobre 1147). Plus à l’Est, des croisés venus de France et d’Italie participent à l’expansion du royaume de León et du comté de Barcelone.
Cette carte a été élaborée comme support des cours et formations de l’Institut européen en sciences des religions.
Projection | Projection azimutale équivalente de Lambert |
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Centre | 35°N, 32°E |
Datum | WGS 84 |
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) |
GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database) |
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La deuxième croisade Read More »
La première croisade entraîne la création de quatre États latins (ou francs). Nombre de croisés repartent après la prise de Jérusalem. Ceux qui restent doivent maintenant se battre pour garantir la pérennité de ces États, d’abord en prenant le contrôle de la côte, puis en combattant les États de l’arrière-pays qui s’efforcent de reconquérir la région.
Ils vont être aidés par plusieurs facteurs. Contrairement à une idée fausse, il n’y a pas un choc frontal entre la Chrétienté et l’Islam. Passé la première croisade, les chrétiens d’Europe occidentale se soucient assez peu de l’Outremer, comme on dit alors. Les États latins peuvent néanmoins compter sur l’afflux réguliers de pèlerins armés venus combattre quelques temps. La création des ordres religieux-militaires, dont le prototype est l’ordre du Temple, s’efforce de maintenir l’esprit de la croisade : ils constituent une véritable armée permanente dont le rôle est fondamental dans la défense des États latins.
Néanmoins, la faiblesse des effectifs fait que même les désastres les plus effroyables — comme la bien nommé bataille du Champ du sang (Ager sanguinis) n’a pas d’effets à moyen terme, puisque quelques mois plus tard, une autre bataille arrive à des résultats inverse. Dans l’ensemble, ces alternances de victoires et de défaites est plutôt favorables aux Latins car elles ne remettent pas en cause l’existence des nouveaux États.
De même, la prise de Jérusalem a peu d’écho dans le monde musulman, et le lutte contre les Latins est surtout une affaire locale. Les motifs religieux, tant du côté chrétien que du côté musulman, ne sont qu’un éléments parmi d’autres, et les États latins se retrouvent dans un jeu compliqué d’alliances et de rivalités locales où les intérêts terre-à-terre priment sur les motivations religieuses.
Dans un premier temps, les États latins continuent de présenter un front uni face à des princes musulmans divisés, ce qui leur permet de continuer sur leur lancée victorieuse, mais les tensions finissent par s’installer. C’est surtout avec l’Empire byzantin que les tensions sont vives, en particulier autour d’Antioche, ville autrefois byzantine et dont le prince n’est autre que Bohémond, vieil adversaire normand. Celui-ci revient en Italie du sud et tente de nouveau l’invasion de la côte adriatique, mais il doit s’avouer vaincu et céder la Cilicie à Byzance.
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La consolidation des États latins 1102-1130 Read More »
En mars 1095, les envoyés de l’empereur byzantin rencontrent le pape lors du concile de Plaisance. Le 27 novembre 1095, à Clermont, à l’issue d’un concile consacré à des problèmes de l’Église en France, le pape Urbain II (règne 1088-1099) dresse un portrait dramatique de la situation dans les territoires conquis par les Turcs et appelle les chevaliers à porter secours à leurs frères chrétiens en Orient : la première croisade est lancée, mais rien ne va se passer comme prévu.
L’appel du pape connaît un certain succès, mais pas dans ses termes. Un certain nombre de prédicateurs, dont le plus connu est Pierre l’Ermite, relaient cet appel, dans un contexte spirituel où Jérusalem occupe une place de plus importante dans la piété populaire. Là où Urbain II pensait aide à l’Empire byzantin, les fidèles entendent libérer Jérusalem. Pendant que les chevaliers — les professionnels de la guerre — se préparent, une croisade populaire part sans grande organisation. Certains départs sont marqués par des massacres de Juifs, accusés à tort de vouloir saboter l’expédition. Le trajet vers Constantinople n’est pas sans incidents, avec de nombreux accrochages en Hongrie. L’empereur Alexis Ier Comnène (règne 1081-1118) se dépêche de faire passer cette troupe indisciplinée en Anatolie, où elle est sévèrement battue par les Turcs en octobre 1096.
Peu après, la croisade des chevaliers, partie en août 1096, arrive à Constantinople. Les malentendus commencent. Alexis Comnène pensent ces combattants viennent se mettre à son service, tandis que les croisés, emmenés par Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, Godefroi de Bouillon, Robert Courteheuse, duc de Normandie, Robert, duc de Flandre, Hugues, comte de Vermandois et frère du roi de France, Étienne, comte de Blois et Bohémond, prince de Tarente, sont partis pour un pèlerinage armés. Pour compliquer les choses, Bohémond de Tarente a combattu les troupes d’Alexis Comnène lors de l’invasion normande des Balkans, ce qui conduit l’empereur à le soupçonner d’avoir des intentions cachées. Néanmoins, un accord est trouvé, et les chefs croisés prêtent serment de fidélité à l’empereur et s’engagent à lui restituer les territoires conquis. Un contingent byzantin se joint aux croisés.
La traversée de l’Anatolie est difficile, mais marquée par d’importants succès contre le Sultanat de Rūm. Les troupes byzantines Les choses se gâtent à Antioche. La ville est prise à l’issue d’un siège difficile, mais les croisés se trouve assiégés à leur tour par une armée de secours. Étienne de Blois, pensant que tout est perdu, décide de rentrer en France ; sur son chemin, il croise l’armée de renfort conduite par Alexis Comnène et le persuade de rebrousser chemin. Les chefs croisés, notamment Bohémond, s’estiment trahis et décident de conserver leurs conquêtes, ce qui aboutit à la création des États latins.
Après avoir repoussés les assiégeants, les croisés continuent vers Jérusalem en rencontrant peu de résistance de la part des autorités locales. Jérusalem, conquise par les Fatimides à l’été 1098, est assiégée. La prise de la ville le 13 juillet 1099 donne lieu à un important massacre.
Le succès inespéré de la première croisade est lié à un concours de circonstances. En Anatolie, le sultan seldjoukide de Rūm a sous-estimé la menace et a continué à combattre ses vieux adversaires danishmendides. Par la suite, les Turcs anatoliens s’avèrent être des adversaires redoutables : les trois expéditions de renforts sont annihilées en 1101 et, lors des deuxième et troisième croisades, ils constituent un obstacle considérable. De même, en Syrie et en Palestine, les divisions locales — qui ont permis la conquête du sud de la Palestine par les Fatimides — ont empêché toute coordination. Cependant, les contemporains perçoivent cette victoire improbable comme le résultat de la faveur divine.
La première croisade s’achève par la constitution de quatre États latins — ou francs, noms générique utilisé dans la région pour désigner les Européens de l’ouest : le Royaume de Jérusalem, la Principauté d’Antioche, le Comté d’Édesse et le Comté de Tortose (par la suite, de Tripoli). Cependant, les Latins sont peu nombreux, ce qui pose assez rapidement la question de la survie de ces États.
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Centre | 35°N, 32°E |
Datum | WGS 84 |
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) |
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La première croisade 1095-1102 Read More »
Dans la première moitié du XIe s., l’affaiblissement du Califat abbasside sur ses marges a permis l’expansion territoriale du Califat fatimide et de l’Empire byzantin. Sur sa lancée, ce dernier s’étend vers le Caucase en annexant des principautés géorgiennes et arméniennes.
L’arrivée des Turcs au Proche-Orient modifie les équilibres régionaux. En 1055, ils s’emparent de Bagdad. Tughril (ou Toghrul) laisse au calife un pouvoir symbolique et, formellement sous l’autorité de celui-ci, exerce la réalité du pouvoir avec le titre de sultan.
En quelques années, le Sultanat seldjoukide s’empare du Proche-Orient. En Anatolie, il inflige une série de défaites à l’Empire byzantin, ce qui lui permet de mener des raids sur le territoire impérial. Après la bataille de Mantzikert, les Turcs ne rencontrent plus guère d’opposition à cause de la guerre civile qui embrase l’Empire byzantin et peuvent s’installer durablement. Malgré un succès temporaire à Partsikhi, les Géorgiens ne peuvent s’opposer à la progression turque dans le Caucase et deviennent des vassaux du Sultanat seldjoukide comme les autres principautés locales.
L’Empire byzantin est aussi en difficulté à l’ouest. Au milieu du XIe s., des mercenaires normands sont venus en Italie du sud se mettre au service des potentats locaux avant de conquérir la région pour leur propre compte. En 1071, ils s’emparent de Bari, dernière ville byzantine de la région, avant de se lancer à l’assaut des Balkans dans les années 1080. L’Empire byzantin parvient à les repousser au prix de nombreux efforts.
Dans le même temps, les seldjoukides ont du mal à contrôler leur empire qui s’est étendu très vite. En Anatolie, les dynasties qui se sont installées s’éloignent peu à peu du pouvoir central. Si certaines entretiennent la fiction d’un lien avec le Grand seldjouk, d’autres prennent leur indépendance, en particulier une branche cadette des seldjoukides qui prend le titre de sultan al-Rūm (empereur des Romains). En Syrie et en Palestine, les héritiers des premiers gouverneurs seldjoukides se partagent la région et sont en conflit quasi-permanent.
Au début des années 1090, l’empereur Alexis Ier Comnène (règne 1081-1118) estime qu’il est temps d’amorcer la reconquête de l’Anatolie. Comme la tâche est immense, il décide de recruter des mercenaires pour assister les troupes byzantines. Pour cela, il s’adresse à son relais habituel en Occident : le pape.
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La Méditerranée orientale 1045-1095 Read More »
Ce que craignait Dioclétien — et qui l’avait conduit à mettre en place la Tétrarchie — est arrivé : l’Empire est divisé de fait entre plusieurs empereurs concurrents. Tous portent le titre d’auguste : deux par nomination dans le cadre du système (Galère et Licinius), trois par auto-proclamation (Constantin, Maxence et Maximin Daïa, qui n’entend pas rester le seul césar). Une fois de plus, l’affaire se résout par la guerre civile.
La mort de Galère (311) montre que l’unité de l’Empire a vécu : il n’y a ni promotion — de toute façon, il n’y a pas de césar à promouvoir — ni nomination de nouveau césar. Maximin Daïa et Licinius s’empressent de se partager le territoire de leur ex-collègue.
À l’ouest, les tensions croissantes entre Constantin et Maxence conduisent à un conflit ouvert. En 312, Constantin envahit l’Italie et inflige une série de défaites à Maxence, qui se noie dans le Tibre lors de la retraite qui suit la bataille du Pont Milvius (28 octobre 312). Surtout, dans l’historiographie chrétienne, la victoire a été accordée par le Dieu des chrétiens à Constantin, qui a accepté de s’en remettre à lui à la suite d’un présage.
En février 313, Constantin et Licinius scelle une alliance à Mediolanum (auj. Milan). Ils en profitent pour promulguer un édit autorisant les chrétiens à exercer leur culte, ce qui met fin de jure aux persécutions, du moins dans leur domaine. Quelques mois avant sa mort, Galère avait aussi promulgué un édit de tolérance, mais à la portée limitée puisque Maximin Daïa avait choisi de poursuivre les persécutions.
Peu après, Licinius bat Maximin Daïa lors de la bataille de Tzirallum (30 avril 313) et s’empare de tout l’Orient.
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Projection | Projection azimutale équivalente de Lambert |
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Centre | 40°N, 19°E |
Datum | WGS 84 |
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La recomposition de l’Empire Read More »
Devant le chaos qui règne après la mort de Constance Chlore, Galère, comme empereur principal, tente de remettre la Tétrarchie sur les rails et mettre fin à la guerre civile qui s’annonce. À la fin de l’année 308, il se réunit avec Dioclétien, sorti de sa retraite, et Maximien à Carnuntum. Un nouvel auguste, Licinius, est nommé en Occident. Les démonstrations de fidélité de Constantin paient : il est nommé césar de Licinius. Maxence est déclaré usurpateur et sommé de renoncer au pouvoir. Maximien reçoit l’ordre de regagner sa retraite.
La conférence est un échec. Maxence refuse de se retirer. Les effets de la rupture avec son père, Maximien, commencent à se faire sentir. Les troupes stationnées en Afrique refusent de le suivre et proclament empereur Domitius Alexander, chargé des provinces africaines. La révolte est réduite et la région reprise par Maxence entre 309 et 311.
L’événement pousse probablement Maximien à s’enhardir et à surestimer sa popularité auprès des légions. Au début de l’année 310, alors que Constantin est en campagne sur le Rhin, Maximien se révolte contre celui qui l’a recueilli… mais les légions ne le suivent pas. Rattrapé par Constantin, il est poussé au suicide.
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L’effondrement de la Tétrarchie Read More »
En mettant en place la Tétrarchie, Dioclétien (r. 284-305) a voulu mettre fin aux désordres qui touchaient l’Empire depuis des décennies. Son long règne semble prouver qu’il a réussi son pari. Cependant, le système doit tenir dans la durée.
En 305, après 20 ans de règne, Dioclétien abdique — et devient le premier empereur romain à volontairement quitter le pouvoir. C’est l’occasion d’organiser la transmission du pouvoir impérial dans le nouveau système. Il contraint son collègue Maximien à faire de même. Logiquement, les deux césars, Galère et Constance Chlore, sont promus auguste.
La désignation des nouveaux césars montre les principes généraux de la Tétrarchie, mais aussi ses faiblesses. Alors que le principe de transmission héréditaire est bien ancré, Dioclétien souhaite que la direction de l’Empire soit une charge à durée limitée exercée en fonction de la compétence. La nomination des césars surprend tout le monde : bien que préparés à exercer le pouvoir, les fils adultes de Maximien et Constance Chlore, Maxence et Constantin, sont laissés de côté au profit de Maximin Daïa (en Orient, pour seconder Galère) et Sévère (en Occident, pour seconder Constance Chlore).
La mort de Constance Chlore l’année suivante va rebattre les cartes… En toute logique, Sévère devrait être promu auguste, mais les légions de Constance Chlore proclament Constantin empereur (25 juillet 306) à Eboracum (auj. York). Sévère est promu auguste peu après, mais doit faire face à Maxence, qui est proclamé empereur à Rome par les légions restées fidèles à Maximien, qui sort de se retraite forcée pour rejoindre son fils.
Sévère, installé à Mediolanum (auj. Milan), tente de mettre Maxence au pas, mais il est battu, fait prisonnier et exécuté. Peu après, Galère échoue à son tour à soumettre Maxence. La position de l’empereur rebelle est suffisamment solide pour que ses légions refusent de suivre Maximien quand il tente de renverser son fils. L’ex empereur trouve alors refuge chez Constantin.
L’idée d’un gouvernement de l’Empire par la concorde entre quatre empereurs a vécu.
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Dioclétien (r. 284-305) tente de mettre fin aux désordres qui troublaient l’Empire romain depuis plusieurs décennies et que l’on appelle parfois la « crise du IIIe siècle ». Parmi les nombreuses réformes qu’il met en œuvre, une réorganisation du pouvoir impérial appelée Tétrarchie — du grec tetrarchía, (τετραρχία) gouvernement des quatre.
Dans un Empire centralisé très vaste où les problèmes sont variés et se produisent sur tout le territoire, l’empereur doit voler d’une province à l’autre, ce qui est impossible et avait favorisé les usurpations locales. En 285, Dioclétien nomme un co-empereur pour l’aider dans la direction de l’Empire : Maximien, chargé de gouverner les provinces occidentales. Il ne s’agit pas de diviser l’Empire, mais de régionaliser l’autorité des empereurs. Pour marquer le rapport de subordination entre les deux, Dioclétien prend le titre d’auguste et donne celui de césar à Maximien. En 286, Maximien devient auguste et égale Dioclétien en titulature, même si ce dernier garde l’ascendant.
En 293, Dioclétien complète le système en nommant deux césars pour seconder chaque auguste : Galère en Orient et Constance Chlore en Occident. La tétrarchie est en place et va fonctionner pendant une dizaine d’années…
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Projection | Projection azimutale équivalente de Lambert |
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Centre | 40°N, 19°E |
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Le monde orthodoxe est un monde mal connu, en particulier son organisation en Églises autocéphales. L’objectif de cette carte est donc de montrer les différents territoires canoniques et leur lien plus ou moins marqué avec les frontières des pays de tradition orthodoxe. Cela produit de nombreux points de contestation, signalés par des hachures, dont le plus important est L’Ukraine. L’histoire de cette complexification fait l’objet d’une série de cartes.
En plus des Églises autocéphales, j’ai représenté les Églises autonomes, ce qui est un moyen pour prendre en compte des spécificités locales.
Cette carte se concentre sur le cœur du monde orthodoxe mais, à ce titre comporte des manques. D’abord, il manque les territoires canoniques extra-européens : l’Église orthodoxe russe en Amérique (dont l’autocéphalie est partiellement reconnue), et les Églises autonomes de Chine et du Japon (patriarcat de Moscou). Étendre le domaine couvert aurait rendu la carte plus complexe pour un gain minime. La diaspora n’a pas non plus été prise en compte : son organisation très complexe nécessiterait plutôt une carte spécifique. Dernier manque : les Églises non canoniques, c’est-à-dire des Églises orthodoxes qui ne sont reconnues par aucune des Églises autocéphales, ne sont pas figurées, par crainte de rendre la carte trop complexe et illisible.
Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme.
Projection : projection azimutale de Lambert. Centre : 40°N x 29°E.
Côtes, lacs et cours d’eau : GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database) et Natural Earth.
Les Églises orthodoxes ont conservé le principe pentarchique issu des conciles œcuméniques et de la législation byzantine : l’Église est considérée comme une confédération d’Églises indépendantes, ou autocéphales, du grec autós (αὐτός) [soi-même] et kephalḗ (κεφαλή) [tête] — littéralement le fait d’être sa propre tête — ce qui signifie que le primat de chaque Église autocéphale ne dépend d’aucun autre évêque.
Si les principes n’ont pas changé, le nombre d’Églises autocéphales a connu d’importantes variations. La montée en puissance de nouveaux États s’est accompagnée de l’autocéphalie, l’indépendance de l’Église étant perçue comme le pendant spirituel de la pleine souveraineté politique. À l’inverse, la disparition d’un État entraîne souvent, à terme, l’absorption de l’Église par l’Église autocéphale liée au vainqueur. La création d’une Église autocéphale n’est pas un processus clairement défini faisant l’objet d’un consensus. En définitive, c’est souvent la situation de fait — la capacité à faire accepter cette autocéphalie — qui l’emporte.
Au début du XXIe s., il existe 14 Églises autocéphales reconnues par les autres Églises orthodoxes. Certains Églises autocéphales comprennent des Églises autonomes. Le degré d’autonomie peut varier, mais la désignation du chef de cette Église est au minimum soumis à l’approbation du chef de l’Église autocéphale, dont l’autorité s’exerce en dernier ressort. 2 Églises sont partiellement reconnues. L’Église orthodoxe en Amérique, qui a obtenu son autocéphalie du patriarcat de Moscou en 1970, n’est reconnue que par le patriarcat de Moscou, le patriarcat de Géorgie, le patriarcat de Bulgarie, l’Église orthodoxe autocéphale polonaise et l’Église orthodoxe des terres tchèques et de Slovaquie.
La décision du patriarcat de Constantinople de reconnaître l’autocéphalie de l’Église d’Ukraine a conduit à une rupture avec le patriarcat de Moscou le 15 octobre 2018. Ce schisme, paroxysme du conflit larvé qui oppose les deux patriarcats depuis des années, menace l’unité du monde orthodoxe. Le patriarcat de Moscou considère que la métropole de Kiev lui a été transférée à la fin du XVIIe s., et que, par conséquence, l’Église ukrainienne est dans le ressort de l’Église russe. Le patriarcat de Constantinople voit dans ce transfert un expédient lié aux circonstances, et estime que, de jure, la métropole de Kiev n’a jamais cessé de relever de son autorité. De nouvelles circonstances — l’existence d’un État ukrainien souhaitant parachever son indépendance en coupant les liens spirituels avec Moscou — lui ont permis de réaffirmer cette autorité, fondement de la reconnaissance de l’autocéphalie. Pour l’heure, le patriarcat de Constantinople est le seul à reconnaître l’autocéphalie de l’Église d’Ukraine…
Cette carte a été élaborée comme support des cours et formations de l’Institut d’étude des religions et de la laïcité.
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