Les débuts du christianisme
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Ce que craignait Dioclétien — et qui l’avait conduit à mettre en place la Tétrarchie — est arrivé : l’Empire est divisé de fait entre plusieurs empereurs concurrents. Tous portent le titre d’auguste : deux par nomination dans le cadre du système (Galère et Licinius), trois par auto-proclamation (Constantin, Maxence et Maximin Daïa, qui n’entend pas rester le seul césar). Une fois de plus, l’affaire se résout par la guerre civile.
La mort de Galère (311) montre que l’unité de l’Empire a vécu : il n’y a ni promotion — de toute façon, il n’y a pas de césar à promouvoir — ni nomination de nouveau césar. Maximin Daïa et Licinius s’empressent de se partager le territoire de leur ex-collègue.
À l’ouest, les tensions croissantes entre Constantin et Maxence conduisent à un conflit ouvert. En 312, Constantin envahit l’Italie et inflige une série de défaites à Maxence, qui se noie dans le Tibre lors de la retraite qui suit la bataille du Pont Milvius (28 octobre 312). Surtout, dans l’historiographie chrétienne, la victoire a été accordée par le Dieu des chrétiens à Constantin, qui a accepté de s’en remettre à lui à la suite d’un présage.
En février 313, Constantin et Licinius scelle une alliance à Mediolanum (auj. Milan). Ils en profitent pour promulguer un édit autorisant les chrétiens à exercer leur culte, ce qui met fin de jure aux persécutions, du moins dans leur domaine. Quelques mois avant sa mort, Galère avait aussi promulgué un édit de tolérance, mais à la portée limitée puisque Maximin Daïa avait choisi de poursuivre les persécutions.
Peu après, Licinius bat Maximin Daïa lors de la bataille de Tzirallum (30 avril 313) et s’empare de tout l’Orient.
Cette carte a été élaborée comme support des cours et formations de l’Institut européen en sciences des religions.
Projection | Projection azimutale équivalente de Lambert |
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Centre | 40°N, 19°E |
Datum | WGS 84 |
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) |
GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database) Natural Earth |
Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
La recomposition de l’Empire Read More »
Devant le chaos qui règne après la mort de Constance Chlore, Galère, comme empereur principal, tente de remettre la Tétrarchie sur les rails et mettre fin à la guerre civile qui s’annonce. À la fin de l’année 308, il se réunit avec Dioclétien, sorti de sa retraite, et Maximien à Carnuntum. Un nouvel auguste, Licinius, est nommé en Occident. Les démonstrations de fidélité de Constantin paient : il est nommé césar de Licinius. Maxence est déclaré usurpateur et sommé de renoncer au pouvoir. Maximien reçoit l’ordre de regagner sa retraite.
La conférence est un échec. Maxence refuse de se retirer. Les effets de la rupture avec son père, Maximien, commencent à se faire sentir. Les troupes stationnées en Afrique refusent de le suivre et proclament empereur Domitius Alexander, chargé des provinces africaines. La révolte est réduite et la région reprise par Maxence entre 309 et 311.
L’événement pousse probablement Maximien à s’enhardir et à surestimer sa popularité auprès des légions. Au début de l’année 310, alors que Constantin est en campagne sur le Rhin, Maximien se révolte contre celui qui l’a recueilli… mais les légions ne le suivent pas. Rattrapé par Constantin, il est poussé au suicide.
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L’effondrement de la Tétrarchie Read More »
En mettant en place la Tétrarchie, Dioclétien (r. 284-305) a voulu mettre fin aux désordres qui touchaient l’Empire depuis des décennies. Son long règne semble prouver qu’il a réussi son pari. Cependant, le système doit tenir dans la durée.
En 305, après 20 ans de règne, Dioclétien abdique — et devient le premier empereur romain à volontairement quitter le pouvoir. C’est l’occasion d’organiser la transmission du pouvoir impérial dans le nouveau système. Il contraint son collègue Maximien à faire de même. Logiquement, les deux césars, Galère et Constance Chlore, sont promus auguste.
La désignation des nouveaux césars montre les principes généraux de la Tétrarchie, mais aussi ses faiblesses. Alors que le principe de transmission héréditaire est bien ancré, Dioclétien souhaite que la direction de l’Empire soit une charge à durée limitée exercée en fonction de la compétence. La nomination des césars surprend tout le monde : bien que préparés à exercer le pouvoir, les fils adultes de Maximien et Constance Chlore, Maxence et Constantin, sont laissés de côté au profit de Maximin Daïa (en Orient, pour seconder Galère) et Sévère (en Occident, pour seconder Constance Chlore).
La mort de Constance Chlore l’année suivante va rebattre les cartes… En toute logique, Sévère devrait être promu auguste, mais les légions de Constance Chlore proclament Constantin empereur (25 juillet 306) à Eboracum (auj. York). Sévère est promu auguste peu après, mais doit faire face à Maxence, qui est proclamé empereur à Rome par les légions restées fidèles à Maximien, qui sort de se retraite forcée pour rejoindre son fils.
Sévère, installé à Mediolanum (auj. Milan), tente de mettre Maxence au pas, mais il est battu, fait prisonnier et exécuté. Peu après, Galère échoue à son tour à soumettre Maxence. La position de l’empereur rebelle est suffisamment solide pour que ses légions refusent de suivre Maximien quand il tente de renverser son fils. L’ex empereur trouve alors refuge chez Constantin.
L’idée d’un gouvernement de l’Empire par la concorde entre quatre empereurs a vécu.
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L’enrayement de la Tétrarchie Read More »
Dioclétien (r. 284-305) tente de mettre fin aux désordres qui troublaient l’Empire romain depuis plusieurs décennies et que l’on appelle parfois la « crise du IIIe siècle ». Parmi les nombreuses réformes qu’il met en œuvre, une réorganisation du pouvoir impérial appelée Tétrarchie — du grec tetrarchía, (τετραρχία) gouvernement des quatre.
Dans un Empire centralisé très vaste où les problèmes sont variés et se produisent sur tout le territoire, l’empereur doit voler d’une province à l’autre, ce qui est impossible et avait favorisé les usurpations locales. En 285, Dioclétien nomme un co-empereur pour l’aider dans la direction de l’Empire : Maximien, chargé de gouverner les provinces occidentales. Il ne s’agit pas de diviser l’Empire, mais de régionaliser l’autorité des empereurs. Pour marquer le rapport de subordination entre les deux, Dioclétien prend le titre d’auguste et donne celui de césar à Maximien. En 286, Maximien devient auguste et égale Dioclétien en titulature, même si ce dernier garde l’ascendant.
En 293, Dioclétien complète le système en nommant deux césars pour seconder chaque auguste : Galère en Orient et Constance Chlore en Occident. La tétrarchie est en place et va fonctionner pendant une dizaine d’années…
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Dioclétien et la Tétrarchie Read More »
Les conciles œcuméniques fixent l’organisation de l’Église en cinq patriarcats — d’où le nom de pentarchie.
Dans son organisation, l’Église avait choisi de s’adapter aux structures administratives de l’Empire romain : c’est le principe d’accommodement. Dans chaque cité (unité administrative de base) se trouve un évêque. L’évêque de la cité qui sert de capitale à la province (une métropole, dans le vocabulaire administrative romain) porte le titre d’évêque métropolitain, ou métropolite, et supervise les évêques de la province.
Au-dessus, rien n’est prévu. Dioclétien (r. 284-305) établit les diocèses (civils) comme nouvel échelon administratif entre les provinces et le pouvoir central, mais l’Église ne s’adapte pas à cette nouvelle structure. C’est plus l’aura de tel ou tel évêque qui permet à un siège de rayonner au-delà de son ressort. Après le premier concile de Constantinople (381), Théodose Ier (r. 379-392 sur l’Orient, 392-395 sur tout l’Empire) organise la partie orientale de l’Empire alors sous son contrôle en cinq diocèses ecclésiastiques correspondant aux diocèses civils : Égypte (Alexandrie), Orient (Antioche), Asie (Éphèse), Pont (Césarée de Cappadoce), Thrace (Héraclée puis Constantinople). Cette organisation partielle est annulée de fait par les décisions des conciles postérieurs. Après leur subordination à Constantinople, les métropolites d’Éphèse, Césarée et Héraclée gardent le titre honorifique d’exarque.
Le concile de Nicée (325) reconnaissait un rôle particulier aux évêques de Rome, Alexandrie et Antioche. Rome a été illustrée par Pierre et Paul, et c’est la capitale de l’Empire. Alexandrie et Antioche sont les deux grands centres intellectuels de la Chrétienté. Le premier concile de Constantinople (381) confirme l’ordre de préséance, et ajoute que Constantinople, la Nouvelle Rome (et nouvelle capitale impériale), doit recevoir la deuxième place, après l’Ancienne Rome. Le concile de Chalcédoine (451) confirme l’ordre et ajoute, en cinquième position, l’évêque de Jérusalem, soustrait à l’autorité du métropolite d’Antioche.
Justinien applique le terme « patriarche » à ces cinq métropolites particuliers, et le concile in Trullo (692) fixe définitivement la hiérarchie des cinq patriarcats. Les métropolites de Rome et d’Alexandrie continuent d’utiliser leur titre traditionnel de « pape » — à la place de celui de patriarche pour Rome, en complément pour Alexandrie.
Cette organisation comporte quelques cas particuliers. Lors du concile d’Éphèse (431), l’archevêque de Chypre a fait reconnaître son indépendance vis-à-vis du métropolite d’Antioche. Il obtient ce qu’on appellera par la suite l’autocéphalie (c’est-à-dire l’indépendance).
Hors de l’Empire, l’organisation est moins nette. Les chrétiens d’Arménie, de Géorgie et de l’Empire perse sont dirigés par évêque général, en grec katholikòs epískopos (καθολικὸς ἐπίσκοπος), d’où le terme catholicos. Cet évêque est théoriquement subordonné à un métropolite (Césarée de Cappadoce pour le catholicos d’Arménie, Antioche pour les catholicoi de Géorgie et de l’Orient), mais le titre finit par impliquer l’autocéphalie, et devenir synonyme de patriarche, d’où l’utilisation dans certaines de ces Églises du titre catholicos-patriarche.
La pentarchie est comprise comme un système dans lequel l’unité de l’Église se fait par la coopération harmonieuse des cinq patriarches, chacun restant totalement indépendant, en termes d’administration, des autres. Cela conduit, au sein de l’orthodoxie, à la multiplication des Églises autocéphales. Au contraire, le pape de Rome développe l’idée que son rang n’est pas qu’une primauté honorifique, mais implique la direction effective de l’ensemble de l’Église. Ces deux conceptions opposées de l’organisation de l’Église sont à l’origine de l’éloignement progressif des Églises latine (future catholique) et byzantine (future orthodoxe).
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À la fin de l’année 313, la situation de l’Empire romain commence à se clarifier. Constantin et Licinius ont vaincu leurs adversaires ce qui a permis de réduire le nombre d’empereurs. Cependant, le nouvel équilibre est délicat.
Les rapports entre les deux empereurs se détériorent. Un premier conflit a lieu en 316-317, suivi d’un bref rabibochage. Au passage, Constantin s’est emparé de la majeure partie des Balkans. En 324, la rupture est définitive. Prenant pour prétexte la reprise des persécutions contre les chrétiens, Constantin envahit le territoire de Licinius. Après sa défaite lors de la bataille de Chrysopolis (18 septembre 324), Licinius est autorisé à vivre en simple particulier. L’année suivante, il fait arrêter et exécuter Licinius pour complot.
Constantin a réussi à rétablir l’unité de l’Empire. L’idée de direction collégiale de l’Empire a vécu, et le principe monarchique est bien établi.
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