Atlas historique

La Shoah en Pologne 1939-1945

La Shoah en Pologne

La Shoah en Pologne 1939-1945Il existe de nombreuses cartes sur la Shoah et le phénomène concentrationnaire, en Pologne et dans le reste de l’Europe. En concevant cette carte, j’ai décidé de me concentrer sur la Pologne et de donner une idée de l’ampleur du phénomène. C’est pourquoi j’ai placé la plupart des ghettos en précisant le nombre de personnes qui s’y sont trouvé, ainsi que la date de création de ces ghettos. Il aurait été intéressant d’ajouter les flux vers ces ghettos et entre ces ghettos et les camps de concentration et d’extermination, mais la carte perdait en lisibilité. De même, pour les camps, j’ai indiqué la différence entre camp d’extermination et camp de concentration, ainsi qu’une idée du nombre de personnes qui y ont été déportés, quel que soit le motif de déportation.

Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme.

Projection : projection conique conforme de Lambert. Parallèles standard : 50°N et 54°N. Méridien central : 21°E.

Côtes, lacs et cours d’eau : GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database).

Avant la Seconde Guerre mondiale, La Pologne abrite la première communauté juive d’Europe. L’occupation brutale du pays a été tout particulièrement dure pour les Juifs : environ 3 millions de Juifs, soit 98% des Juifs polonais, ont été assassinés pendant la Shoah.

La persécution des Juifs commence dès l’invasion, avec les premiers massacres organisés peu après les conquêtes sous prétexte de sécurisation. Dans un premier temps, les nazis décident de regrouper les Juifs (dont les biens sont confisqués) dans des ghettos. Contrairement aux anciens ghettos, qui étaient des quartiers réservés parfois fermés, les ghettos mis en place par les nazis sont des lieux clos où les Juifs sont entassés dans des conditions effroyables, où ils sont soumis à la faim, aux maladies, et servent de main d’œuvre pour le travail forcé.

L’invasion de l’URSS marque une nouvelle étape dans la persécution des Juifs. De nombreux massacres de masses sont commis. D’autres avaient eu lieu lors de l’invasion de la Pologne, mais pas avec une telle ampleur. L’automne 1941 voit aussi la construction des premiers camps d’extermination, c’est-à-dire des camps conçus non pour enfermer, mais pour assassiner un maximum de déportés dès leur arrivée sur place. La SS semble alors déterminée à mettre fin au système des ghettos et à exterminer la population juive d’Europe.

La conférence de Wannsee (20 janvier 1942) est souvent présentée comme celle où se décide la « solution finale du problème juif » (pour reprendre les termes utilisés alors), mais c’est en fait une réunion où les autres services du Reich acceptent le principe de l’extermination rapide proposé par la SS. À partir du printemps 1942, des grandes rafles sont organisées pour déporter les Juifs vers les camps d’extermination qui deviennent progressivement opérationnels. C’est aussi le début de la liquidation des ghettos, dont la population est transférée dans les camps de concentration et d’extermination.

Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 1 : points).

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Bulgarie 1947

La Bulgarie après les traités de Paris

Les traités de Paris, signés le 10 février 1947, établissent la paix avec les alliés de l’Allemagne : Bulgarie, Finlande, Hongrie, Italie, Roumanie. Pendant la guerre, les Alliés ont décidé, par principe, de revenir aux frontières du 31 décembre 1937, c’est-à-dire d’annuler les annexions qui ont eu lieu pendant la guerre, mais aussi celles qui résultent des coups de force des futures puissances de l’Axe, y compris lorsqu’elles avaient fait l’objet d’accords internationaux, comme les accords de Munich.

La Bulgarie bénéficie d’un relatif traitement de faveur liée à sa stratégie de participation limitée au conflit, et ne revient pas exactement dans ses frontières de 1937. Les dispositions de l’armistice de Moscou sont confirmées : les annexions aux dépens de la Yougoslavie et de la Grèce sont annulées. En revanche, les dispositions du traité de Craiova sont maintenues, et la Bulgarie peut conserver la Dobroudja méridionale, qu’elle avait perdue à l’issue des guerres balkaniques.

La Bulgarie est ainsi la seule puissance de l’Axe qui a connu une expansion territoriale à l’occasion de la Seconde Guerre mondiale.

Bulgarie 1947

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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Bulgarie 1940-1945

La Bulgarie dans la Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale est pour la Bulgarie l’occasion de prendre sa revanche sur les traités de paix. Dans un premier temps, le gouvernement bulgare choisit de rester neutre tout en espérant tirer parti des circonstances pour modifier les frontières du pays sans coup férir.

Cette stratégie est d’abord payante. À l’été 1940, la Roumanie est contrainte de céder la Bessarabie à l’URSS (28 juin 1940) et la Transylvanie du Nord à la Hongrie (30 août 1940). La Bulgarie profite de la pression mise sur le pays pour obtenir la signature du traité de Craiova (7 septembre 1940). La Roumanie lui cède la Dobroudja méridionale, perdue après les guerres balkaniques et brièvement récupérée pendant la Première Guerre mondiale. Le traité est reconnu par l’Allemagne et ses alliés, par l’URSS, mais aussi par le Royaume-Uni et les États-Unis.

Le 1er mars 1941, sous la pression de l’Allemagne qui souhaite consolider sa position dans les Balkans après l’échec de l’Italie dans la guerre contre la Grèce, la Bulgarie rejoint les puissances de l’Axe en signant le Pacte tripartite, mais elle prend soin de ne pas déclarer la guerre aux Alliés. Ce choix se révèle payant à court terme. Après les capitulations yougoslave et grecque, l’armée bulgare entre dans les régions conquises par la Wehrmacht avec l’accord d’une Allemagne qui entend laisser l’essentiel des tâches d’occupation à ses alliés, la Bulgarie annexe la Macédoine et la Thrace occidentale le 14 mai 1941 sans avoir tiré un coup de feu.

Dans le cadre de cette stratégie, la Bulgarie s’abstient de participer à la guerre contre l’URSS. Cela ne l’empêche pas d’être emportée comme les autres alliés de l’Allemagne. À l’été 1944, le pays est rapidement conquis par l’Armée rouge. Le gouvernement bulgare signe un armistice avec les Alliés à Moscou (28 octobre 1944). La Bulgarie doit évacuer les territoires yougoslaves et grecs, mais conserve les acquis de 1940. Le gouvernement bulgare déclare la guerre à l’Allemagne.

Bulgarie 1940-1945

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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Frontières issues du traité de Neuilly

Le traité de Neuilly

Le traité de Neuilly, qui établit la paix entre la Bulgarie et les vainqueurs de la Grande Guerre, est signé le 27 novembre 1919.

Les conditions sont sévères. Tous les espoirs qui avaient motivé l’entrée en guerre du pays sont déçus — la Bulgarie parvient quand même à conserver une partie des territoires cédés par l’Empire ottoman en 1915.

La Dobroudja est formellement rétrocédée à la Roumanie.

La frontière avec le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, issu de la fusion de la Serbie, du Monténégro et des territoires austro-hongrois peuplés de Slaves du Sud, fait l’objet de rectifications qui visent à priver la Bulgarie de positions qui pourraient être avantageuses en cas de guerre.

La Bulgarie perd son accès à la mer Égée en devant céder la Thrace occidentale aux puissances de l’Entente. Celles-ci remettent formellement la région à la Grèce lors de la conférence de San Remo (1920). Un accord d’échange de populations entre la Grèce et la Bulgarie doit être signé.

En outre, la Bulgarie doit payer des réparations, et son armée est réduite à 20 000 hommes.

Cependant, contrairement aux autres perdants de la Première Guerre mondiale, la Bulgarie a réussi à maintenir son régime politique : le roi Ferdinand a endossé la responsabilité de la défaite et abdiqué le 3 novembre 1918, mais la monarchie n’a pas été emportée.

Frontières issues du traité de Neuilly

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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La Bulgarie pendant la Première Guerre mondiale

La Bulgarie dans la Première Guerre mondiale

Lorsque la Première Guerre mondiale commence, la Bulgarie, isolée diplomatiquement et encore affectée par les guerres balkaniques, déclare sa neutralité. Sa situation en fait un pays convoité par les deux camps. Elle négocie son entrée en guerre en fonction de deux facteurs : les promesses d’expansion territoriale et la situation militaire.

À l’été 1915, l’avantage est aux Puissances centrales. Les propositions faites par l’Entente en Macédoine et en Thrace dépendent de l’accord de la Serbie et de la Grèce, qui ne veulent rien céder, tandis que les Puissances centrales, qui vont de victoire en victoire sur le front de l’Est, peuvent facilement promettre une large rétribution en cas de conquête.

Le 6 septembre 1915, la Bulgarie signe plusieurs traités avec les Puissances centrales. En plus de promesses d’annexions aux dépends de la Serbie et (en cas d’entrée en guerre du côté de l’Entente) de la Grèce et la Roumanie, la Bulgarie obtient une rectification de sa frontière avec l’Empire ottoman. Le pays entre en guerre le 14 octobre 1915 : son aide est décisive dans la conquête de la Serbie.

À partir de l’été 1916 et des succès contre la Grèce et la Roumanie, la Bulgarie a atteint ses objectifs, mais seule une victoire finale des Puissances centrales lui permettra de procéder aux annexions. Une première étape est franchie avec la signature du traité de Bucarest (7 mai 1918). La Roumanie cède la Dobroudja aux Puissances centrales. La partie nord est gérée en condominium tandis que la partie sud (qui comporte les territoires cédés par la Bulgarie en 1913) est annexée par la Bulgarie. Le 25 septembre 1918, la Bulgarie annexe la partie nord en échange de la cession de la rive gauche de la Maritsa à l’Empire ottoman.

Le retournement de situation est rapide : le 29 septembre 1918, la Bulgarie, défaite militairement, signe l’armistice de Thessalonique, qui prévoit l’évacuation des territoires occupés en Grèce et en Serbie. La Roumanie, qui n’a pas ratifiée le traité de Bucarest, dénonce le traité et entre de nouveau en guerre le 10 novembre 1918 avec pour but d’obtenir son annulation.

La Bulgarie pendant la Première Guerre mondiale

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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La Bulgarie pendant les guerres balkaniques

La Bulgarie dans les guerres balkaniques

Les guerres balkaniques entraînent un recul considérable de l’Empire ottoman en Europe, mais elles laissent aussi de solides rancœurs entre États balkaniques.

Sous les auspices de la Russie, la Bulgarie, la Grèce, le Monténégro et la Serbie mettent leurs différends de côté pour former la Ligue des Balkans en mars 1912. L’accord bulgaro-serbe prévoit notamment la division de leur zone d’intérêt en 3 : une « zone contestée » dont l’attribution est soumise à l’arbitrage des grandes puissances, la région au nord revenant à la Serbie et celle au sud à la Bulgarie. La Bulgarie obtiendrait ainsi une bonne partie de la Macédoine, qui lui avait échappé lors de l’annulation du traité de San Stefano.

Le Monténégro déclare la guerre à l’Empire ottoman le 5 octobre 1912, suivi par les autres membres de la ligue balkanique le 12. Les armées des pays balkaniques enchaînent les succès malgré quelques difficultés lors des sièges de Scutari et Andrinople.

Un armistice est signé le 3 décembre, et des négociations de paix commencent à Londres sous le patronage des grandes puissances. Le traité de Londres (30 mai 1913) entérine la perte de la quasi-totalité des possessions européennes de l’Empire ottoman. Il donne satisfaction aux Albanais, qui ont proclamé leur indépendance le 28 novembre 1912, en créant une principauté d’Albanie.

Le partage des territoires cédés n’est pas couvert par le traité, et les tensions commencent à monter entre les vainqueurs. La Serbie a perdu une partie de ses conquêtes avec la création de l’Albanie et entend établir les frontières sur la base de la possession effective des territoires, justifiant sa position par l’absence d’aide militaire bulgare lors de la conquête de la Macédoine (pourtant prévue par le traité d’alliance) et le refus du soutien bulgare quand elle a tenté d’empêcher la création d’un État albanais. De son côté, la Bulgarie réclame la mise en application du traité d’alliance, expliquant que le changement de dispositif militaire avait été annoncé bien avant le début des hostilités.

Le 29 juin 1913, l’armée bulgare attaque les positions serbes et grecques. L’offensive est enrayée, et bientôt l’armée ottomane reprend l’offensive et s’empare d’Andrinople. L’entrée en guerre de la Roumanie donne le coup de grâce.

Le traités de Bucarest (10 août 1913), entre pays balkaniques, et de Constantinople (29 septembre 1913) entre la Bulgarie et l’Empire ottoman, établissent les nouvelles frontières dans la région. La Bulgarie perd une partie de ses conquêtes. Surtout, il y a une reconfiguration des alliances. La Russie comptait sur la Ligue balkanique pour faire pièce à l’expansionnisme austro-hongrois, mais a choisi de soutenir la Serbie. La Bulgarie, lâchée par la Russie, met fin à l’alliance traditionnelle avec celle-ci et se rapproche de l’Autriche-Hongrie et de l’Allemagne.

La Bulgarie pendant les guerres balkaniques

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
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Bulgarie 1878-1908

La renaissance de la Bulgarie

La Bulgarie est une des dernières nations des Balkans à s’émanciper de la tutelle ottomane. Les Bulgares se soulèvent à l’occasion d’une révolte qui éclate en 1875 en Herzégovine et en Bosnie, et qui occupe une bonne partie de l’armée ottomane. Pour réprimer la révolte bulgare, l’Empire ottoman envoie, en plus de l’armée, des supplétifs, notamment les başıbozuk (bachi-bouzouk), dont les exactions à l’égard des populations locales émeuvent les opinions publiques européennes. La Russie, isolée depuis la guerre de Crimée (1853-1856) en profite pour se poser en sauveur des Bulgares, et entre en guerre contre l’Empire ottoman.

La Russie victorieuse impose à l’Empire ottoman le sévère traité de San Stefano [auj. Yeşilköy, à une dizaine de kilomètres du centre d’İstanbul] (3 mars 1878). La Roumanie, la Serbie et le Monténégro obtiennent l’indépendance et des gains territoriaux. La Bosnie devient une province autonome. Une grande principauté autonome de Bulgarie est créée. Les grandes puissances, notamment le Royaume-Uni, s’inquiètent à présent d’un déséquilibre des rapports de forces régionaux au profit de la Russie et refusent de reconnaître le traité. Un congrès se réunit à Berlin du 13 juin au 13 juillet 1878. Le traité de Berlin reprend les grands principes de celui de San Stefano. L’indépendance du Monténégro, de la Serbie et de la Roumanie est confirmée, avec quelques modifications de frontières. La Bosnie, l’Herzégovine et le sancak de Yeni Pazar sont confiés à l’Autriche-Hongrie. La Grèce doit recevoir de nouveaux territoires en Thessalie, ce qui est fait en 1881. La Bulgarie est considérablement réduite. La Macédoine reste sous administration directe ottomane, et le reste est divisé en deux : la principauté autonome de Bulgarie et la province autonome de Roumélie orientale. Dès lors, un des objectifs de la Bulgarie va être de retrouver les frontières définies lors du traité de San Stefano : c’est en très grande partie ce qui motive les actions du pays pendant les guerres balkaniques, la Première et la Seconde Guerre mondiales.

La première étape a lieu en 1885 avec l’absorption de la Roumélie orientale. L’annexion, proclamée le 18 septembre 1885, est à l’origine d’une crise qui se résout par un maintien de façade du statu quo. Le prince de Bulgarie est formellement gouverneur-général de la Roumélie orientale, qui n’existe plus dans les faits. L’Empire ottoman accepte en échange d’une légère rectification de frontière en sa faveur.

La deuxième étape, l’indépendance complète, est un des éléments de la crise de 1908-1909, qui voit la remise en cause du traité de Berlin. Le 5 octobre 1908, La Bulgarie proclame son indépendance et sa transformation en royaume. Le lendemain, l’Autriche-Hongrie proclame l’annexion de la Bosnie-Herzégovine et son retrait du sancak de Yeni Pazar. La modification des équilibres régionaux entraîne une vague de protestations diplomatiques, à laquelle se joint la Russie, qui avait assuré l’Autriche-Hongrie de son soutien en échange de l’acceptation de l’indépendance bulgare et de modifications du traité de Berlin pour ouvrir les détroits du Bosphore et des Dardanelles aux navires de guerre russe, mais qui se retrouve sans compensation avec le refus des grandes puissances d’organiser une conférence révisant le traité de Berlin. La nouvelle situation fait l’objet d’accords bilatéraux signés en avril 1909.

Bulgarie 1878-1908

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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Le dépeçage de la Tchécoslovaquie 1938-1939

La destruction de la Tchécoslovaquie

Après l’annexion de l’Autriche, Hitler décide de tourner son attention vers la Tchécoslovaquie, qui abrite une importante minorité germanophone, essentiellement dans la région frontalière avec l’Allemagne, les Sudètes. En mars 1938, Hitler rencontre Konrad Heinlein, chef du Parti allemand des Sudètes (parti secrètement lié au Parti nazi) et lui demande de formuler des demandes que le gouvernement tchécoslovaque ne pourrait satisfaire. L’objectif est bien de procéder à une opération militaire contre la Tchécoslovaquie : à partir du mois de mai, le commandement allemand travaille sur le plan d’invasion. Hitler est certain que la politique d’apaisement menée par le Royaume-Uni et la France les conduira à ne pas intervenir. La perspective d’une guerre prématurée inquiète suffisamment pour que certains officiers en viennent à penser à un coup d’État pour renverser le régime nazi.

Le 30 septembre, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie signent les « accords de Munich » qui acceptent la prise de contrôle des Sudètes par l’Allemagne. Isolée, la Tchécoslovaquie n’a d’autre choix que se soumettre.

La voracité des voisins de la Tchécoslovaquie conforte la position allemande de mise en avant du principe des nationalités. La Pologne en profite pour régler ses différends frontaliers en s’emparant de plusieurs régions frontalières, notamment la Zaolzie (région de Teschen), et la Hongrie annexe des régions peuplées de Hongrois.

Mais la Tchécoslovaquie vivait toujours et Hitler avait été frustré d’un succès militaire.

Le 14 mars 1939, à l’instigation de l’Allemagne, les Slovaques proclament leur indépendance. Ils sont bientôt suivis par les Ukrainiens de l’Ukraine carpatique. L’Allemagne déclare être contrainte d’intervenir pour contenir le chaos crée par l’effondrement de la Tchécoslovaquie… et crée au nord du pays le protectorat de Bohème-Moravie.

Au sud, la Hongrie conquiert l’Ukraine carpatique et attaque la Slovaquie, mais l’intervention de l’Allemagne parvient à limiter ses appétits.

Ce triomphe d’Hitler sera le dernier. Britanniques et Français ont compris que l’apaisement n’arrêtait pas l’Allemagne. De plus, le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes apparaît véritablement comme un prétexte, car il avait été complètement piétiné. Le Royaume-Uni et la France optent pour la fermeté et commencent des négociations avec la Pologne et l’URSS en vue d’arrêter l’expansion allemande…

Le dépeçage de la Tchécoslovaquie 1938-1939

Projection Projection de Křovák
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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La Pologne aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale

La Pologne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Après la Seconde Guerre mondiale, le territoire polonais connaît un important glissement vers l’ouest au détriment de l’Allemagne. Pourtant, les Alliés avaient décidé de rétablir toutes les frontières de 1937 en ne tenant pas compte (dans surprise) des changements survenus pendant la guerre, mais aussi en annulant toutes les modifications liées aux coups de force des dictatures. Les traités de Paris (10 février 1947) procèdent néanmoins à quelques ajustements de frontières.

Le problème est que l’URSS entend conserver les acquis de 1939-1941. Dans le cas de la Finlande et de la Roumanie, l’URSS parvient à imposer les frontières de 1940 dès les armistices puis dans les traités de Paris. Pour les pays baltes, malgré des protestations de principe des Alliés, le gouvernement soviétique met en avant une demande d’adhésion spontanée a l’URSS en 1940, sans rapport avec l’invasion soviétique où les élections sous pression qui ont suivi.

En revanche, avec la Pologne, c’est plus compliqué car le Royaume-Uni et la France sont entrés en guerre pour préserver l’intégrité territoriale du pays. Le gouvernement en exil polonais entend bien rétablir les frontières d’avant-guerre : il est d’autant plus mal disposé à l’égard de l’URSS qu’il garde en mémoire l’invasion soviétique de 1939 et le partage de la Pologne avec l’Allemagne, et qu’il attend autre chose que des dénégations quant au massacre de Katyn. De leur côté, les Soviétiques, dans leur demande de révision des frontières polonaises, parlent de « ligne Curzon« , ce qui sous-entend que leur projet, dont le tracé est pourtant assez différent, ne fait que reprendre les plans des Occidentaux à la fin de la Première Guerre mondiale.

Lorsque l’Armée rouge entre dans l’ancien territoire polonais à l’été 1944, les autorités soviétiques rétablissent la frontière de 1941. L’URSS fait proclamer un Comité polonais de libération nationale (22 juillet 1944), sous contrôle des communistes. Il s’installe à Lublin le 26 juillet et se dit prêt à signer un accord frontalier avec l’URSS, au grand dam du gouvernement en exil.

Lors de la conférence de Yalta (4-11 février 1945), Staline parvient à imposer aux Alliés la nouvelle frontière polono-soviétique. En compensation, la Pologne doit recevoir des territoires pris sur l’Allemagne. En échange d’élections libre, il obtient la reconnaissance du Comité de libération nationale, qui s’ouvre à des membres du gouvernement en exil. La frontière polono-soviétique est officiellement fixée par le traité du 16 août 1945. Un ajustement important a lieu le 15 février 1951 avec un échange de territoires qui permet à l’URSS de mettre la main sur de riches gisements de charbon.

Avant la guerre, la Pologne avait tenté de profiter des accords de Munich pour régler en sa faveur le différend frontalier qui l’opposait à la Tchécoslovaquie et avait occupé plusieurs zones frontalières à la fin de 1938. Le gouvernement polonais souhaiterait conserver tout ou partie de ces territoires, tandis que la Tchécoslovaquie tient à restaurer les frontières de 1937. Sous la pression de l’URSS, les deux parties signent un accord rétablissant la frontière du 31 décembre 1937 (21 septembre 1945).

La conférence de Potsdam (17 juillet – 2 août 1945) a décidé de retirer à l’Allemagne les territoires à l’Est de l’Oder et la Neisse. Le sort de Stettin n’a d’abord pas été certain mais, après que l’URSS ait décidé de se faire attribuer la région de Königsberg pour disposer d’un port libre de glaces en hiver, la Pologne a reçu le port de Stettin en compensation. Les Allemands toujours présents dans ces territoires sont expulsés, ce qui permet d’accueillir les Polonais chassés des régions annexées par l’URSS.

Dans l’attente d’un traité de paix, ces régions sont officiellement placées « sous administration provisoire » polonaise ou soviétique. La signature d’un traité de paix avec l’Allemagne étant repoussée sine die avec le déclenchement de la guerre froide, l’URSS et la Pologne vont tout faire pour faire reconnaître la frontière germano-polonaise. L’acceptation de la RDA est obtenue avec le traité de Zgorzelec (6 juillet 1950), celle de la RFA lors du traité de Varsovie (7 décembre 1970). Avec la signature du traité de Moscou (12 septembre 1990), ou traité 2+4, les puissances occupantes de l’Allemagne et les deux Allemagne bientôt réunifiées reconnaissent la ligne Oder-Neisse ; cette reconnaissance est confirmée peu après avec la signature du traité sur la frontière germano-polonaise (14 novembre 1990).

La Pologne aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale

Projection projection conique conforme de Lambert
Parallèles standard 49°20’N et 55°40’N
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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La Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale

La Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale

Après avoir annexé l’Autriche et dépecé la Tchécoslovaquie, l’Allemagne se tourne vers la Pologne. Comme dans les deux cas précédent, il s’agit d’effacer les effets des traités de paix mettant fin à la Première guerre mondiale. Ici aussi, l’Allemagne met en avant le principe des nationalités pour exiger le rattachement de territoires permettant de relier la Prusse orientale au reste de l’Allemagne. Cependant, le Royaume-Uni et la France ont changé d’attitude : les deux pays avaient pu accepter l’annexion de l’Autriche ou des régions germanophones de la Tchécoslovaquie au nom de ce principe, mais l’invasion de la Tchécoslovaquie en mars 1939 et la constitution d’une Bohème-Moravie « protégée » par le Reich allemand, au mépris du principe des nationalités et des engagements pris par Hitler, les avaient convaincu que l’Allemagne conduisait une politique d’expansion territoriale en s’abritant derrière des principes qui n’étaient que des prétextes.

Le pacte germano-sovétique, signé le 23 août 1939, laisse les mains libres à l’Allemagne à l’Est en lui garantissant la complicité passive de l’URSS. Le protocole secret prévoit le partage de la région en « zones d’influence » : la question du maintien d’un État polonais est laissée en suspens, mais l’objectif est de rayer la Pologne de la carte, dans les faits sinon dans le droit.

L’Allemagne envahit la Pologne le 1er septembre 1939. La Ville libre de Dantzig est annexée dès le lendemain. Le 3, le Royaume-Uni puis la France déclarent la guerre à l’Allemagne, mais leur réaction est trop lente pour être utile à leur allié. Le 17 septembre, l’URSS envahit à son tour la Pologne, en se présentant en libérateur des populations ukrainienne et biélorusse persécutées par les Polonais. Les dernières opérations militaires prennent fin le 6 octobre.

Le 28 septembre, l’Allemagne et l’URSS délimitent leur nouvelle frontière et corrigent le pacte germano-soviétique. Dans la foulée, ils décident la cession de la région de Wilno (Vilnius en lituanien) à la Lituanie, tranchant en faveur de celle-ci le conflit qui l’opposait à la Pologne.

Dans un premier temps, l’Allemagne place le pays sous occupation militaire. Le 8 octobre 1939, les régions occupées sont annexées par l’Allemagne, ce qui permet de donner un contrôle total aux administrateurs civils chargés de la mise en œuvre de la politique nazie. L’ouest en directement annexé, tandis que dans le sud-ouest est créé en Gouvernorat général pour les territoires polonais occupés (le simplifié en Gouvernorat général en juillet 1940). L’idée est d’y entasser les Polonais avant de germaniser la région. Une occupation particulièrement dure commence pour ceux que les nazis considèrent comme des sous-hommes. Parmi les Polonais, les Juifs sont plus particulièrement touchés : la communauté juive polonaise, la première d’Europe avant la guerre, est détruite à 90%.

Dans le sud, la Slovaquie règle à son profit le litige frontalier polono-tchécoslovaque et récupère certains territoires conquis par la Pologne en 1938.

Dans la zone soviétique, des élections en novembre 1939 conduisent à la demande de rattachement à l’URSS — la partie nord à la République socialiste soviétique biélorusse, la partie sud à la République socialiste soviétique ukrainienne. La politique de soviétisation se traduit entre autres par la liquidation des élites polonaise, dont le massacre de Katyn (ordonné le 5 mars 1940) est l’aspect le plus dramatique.

Une réorganisation territoriale a lieu après l’invasion de l’URSS. Au sud, la Galicie orientale est intégrée au Gouvernorat général. Plus au nord, la région de Białystok (Belostok en russe) reçoit une administration civile spécifique qui l’intègre de fait à l’Allemagne. Le reste du territoire polonais d’avant-guerre est réparti entre deux structures civiles qui préfigurent l’organisation envisagée par l’Allemagne pour l’après-guerre : l’Ostland (pays baltes et Biélorussie) et l’Ukraine.

La Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale

Projection projection conique conforme de Lambert
Parallèles standard 49°20’N et 55°40’N
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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La Pologne au lendemain de la Première Guerre mondiale

La renaissance de la Pologne

La fin de la Première Guerre mondiale ne signifie pas l’arrêt des combats. Les peuples qui ont proclamé leur indépendance dans la dernière année du conflit ne vont pas attendre sans rien faire que la conférence de paix définisse les nouvelles frontières : sur les décombres des empires russe et austro-hongrois, des combats s’engagent pour fixer les limites des nouveaux États.

L’indépendance de la Pologne a été acquise au cours de la guerre. Différentes administrations polonaises sont proclamées à la fin du conflit, en particulier dans l’Autriche-Hongrie en décomposition : dans un empire multi-ethnique, l’enjeu est de s’imposer par rapport aux autres nationalités. La Pologne se retrouve ainsi en conflit avec la Tchécoslovaquie, en particulier pour le contrôle de la ville de Teschen (Cieszyn en polonais, Tešin en tchèque). Après une courte guerre au début de 1919, les grandes puissances tentent d’arbitrer le conflit, et un accord — qui ne satisfait personne — finit par être trouvé à l’été 1920. Il faut attendre le traité du 20 mai 1945 pour la résolution du conflit.

Le partage de la Galicie avec les Ukrainiens est l’autre source de conflit au sein de l’ancienne Autriche-Hongrie. Une République d’Ukraine occidentale a été proclamée à Lemberg (Lwów en polonais, Lviv en ukrainien) le 1er novembre 1918, mais les Polonais ont réussi à prendre le contrôle de la ville. L’Ukraine occidentale fusionne avec la République démocratique* ukrainienne, qui avait signé un traité avec les Puissances centrales pour garantir sa protection face à la Russie soviétique. Le 21 avril 1920, alors qu’elle a été envahie par la Russie soviétique, qui a installé une république soviétique ukrainienne, et que la conférence de paix refuse de reconnaître son existence, l’Ukraine signe une alliance avec la Pologne qui se traduit par la cession du territoire de l’Ukraine occidentale.

Le conflit avec la République démocratique biélorusse ne s’est jamais véritablement développé, car la jeune république a vite été chassée par la Russie soviétique, qui met en place une république soviétique biélorusse. En définitive, la question de la frontière orientale de la Pologne est tranchée par la guerre polono-soviétique, qui connaît des développement dramatiques en 1920 : l’armée polonaise entre à Kiev en mai avant de s’effondrer, et bientôt, c’est l’Armée rouge qui effraie l’Europe en se retrouvant aux portes de Varsovie au mois d’août, avant d’être repoussée à son tour. Le 18 mars 1921, le traité de Riga fixe la frontière entre la Pologne et ce qui va devenir l’URSS.

Les grandes puissances ont tenté d’arbitrer le conflit en proposant des lignes de démarcation s’efforçant de respecter les zones de peuplement, notamment avec la Ligne Curzon — du nom du ministre des Affaires étrangères britannique à l’origine d’une des propositions. Celle-ci a été rejeté par tous les belligérants avant de faire sa réapparition au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Avant les partages de la Pologne, Pologne et Lituanie formaient un État unifié. La Lituanie rejette les propositions d’union et entre en conflit avec la Pologne pour ses frontière, en particulier pour la ville de Vil’na (Vilnius en lituanien, Wilno en polonais), capitale historique de la Lituanie. Ici aussi, les grandes puissances tentent plusieurs médiations. L’accord de Suwałki (19 janvier 1922) est formellement accepté par les deux parties, mais une partie de l’armée polonaise se mutine sous l’égide du général Żeligowski et crée une République de Lituanie centrale qui, à l’issue d’un référendum, est rattachée à la Pologne. En réalité, la mutinerie n’en était pas une, et Lucjan Żeligowski obéissait aux ordres du chef de l’État polonais Józef Piłsudski.

Les Polonais vivant en Allemagne décident de ne pas attendre les traités de paix et se soulèvent en décembre 1918. Ils prennent rapidement le contrôle de la Grande Pologne. Le traité de Versailles cède la région ainsi que la Prusse occidentale à la Pologne.

Dans deux régions disputées, le sud de la Prusse orientale et la Haute-Silésie, le traité prévoit la tenue de référendums. Celui de Prusse orientale (juillet 1920) se traduit par une majorité écrasante en faveur du maintien en Allemagne. La situation est plus tendue en Haute-Silésie, secouée par trois soulèvements polonais en 1919 et 1921. Le plébiscite, tenu en mars 1921, débouche sur des résultats confus et, en octobre 1921, la région est divisée entre l’Allemagne et la Pologne sans que personne ne soit satisfait.

La Pologne au lendemain de la Première Guerre mondiale

* Officiellement Ukraïns’ka Narodnja Respublika (Українська Народня Республіка), littéralement République populaire ukrainienne. L’expression république populaire a, de nos jours, des connotations pro-soviétique alors que l’État est anti-soviétique. De plus, l’adjectif populaire renvoie à l’idée de souveraineté populaire et nationale, d’où parfois la traduction en république démocratique (à l’époque, l’adjectif est parfois utilisé dans la correspondance diplomatique en français).

Projection projection conique conforme de Lambert
Parallèles standard 49°20’N et 55°40’N
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La Pologne pendant la Première Guerre mondiale

La Pologne pendant la Première Guerre mondiale

Les offensives de l’été et de l’automne 1915 ont permis aux Puissances centrales d’occuper la Pologne russe. L’essentiel de l’ancien Royaume de Pologne est divisé en deux zones d’occupation : le Generalgouvernement Warschau (Gouvernorat général de Varsovie), administré par l’Allemagne, et le Militärgeneralgouvernement Lublin (Gouvernorat général militaire de Lublin), administré par l’Autriche-Hongrie. Le Gouvernorat général de Varsovie a été retiré au commandant suprême à l’Est (Oberbefehlshaber Ost, abrégé en Ober Ost), ce qui le conduit à organiser l’administration des territoires qui restent sous son autorité.

Rapidement, l’organisation de la Pologne occupée crée des tensions entre les deux alliés. L’Autriche-Hongrie souhaite la création d’un royaume de Pologne intégré à la double monarchie. L’Allemagne est favorable à la création d’une Pologne théoriquement indépendante, mais en fait sous tutelle, et dont une partie serait annexée à l’Allemagne en vue d’être germanisée : la bande frontière polonaise (Polnischer Grenzstreifen).

À la fin de l’année 1916, la solution allemande l’emporte. Le 5 novembre 1916, le général Hans Hartwig von Beseler, gouverneur général allemand, annonce la création prochaine d’un Royaume de Pologne. Consolation pour l’Autriche-Hongrie, le futur roi sera un Habsbourg. Un Conseil de régence est formé, ainsi qu’une armée. L’objectif est de renforcer les Légions polonaises, organisées au début du conflit par Józef Piłsudski. Le plan tourne court : en 1917, comprenant les plans allemands et considérant que les Puissances centrales sont en difficulté, Piłsudski interdit aux soldats polonais de prêter le serment rédigé par les autorité d’occupation — serment de fidélité envers un futur roi non nommé et qui lie les soldats polonais aux armées allemande et austro-hongroise. Piłsudski est emprisonné et les Légions polonaises dissoutes. Les quelques forces polonaises restantes sont intégrées dans l’armée austro-hongroise ou intégrée à l’Armée royale polonaise, intégrée à l’armée allemande et sous commandement allemand.

Le nouvel État, qui n’est reconnu que par les Puissances centrales, est rapidement mis sous tutelle économique et politique allemande. Le peu d’illusions que les Polonais pouvaient avoir quant à leur futur État se brisent lors de la signature du traité de Brest-Litovsk entre l’Ukraine et les Puissances centrales (9 février 1918) : la province de Chełm (Kholm en ukrainien) est considérée comme ukrainienne, ce qui signifie que le futur Royaume sera encore plus petit que le Royaume de Pologne créé en 1815.

Le Royaume de Pologne cesse d’exister avec la défaite des Puissances centrales. Le 6 octobre 1918, Beseler laisse l’administration aux autorités civiles polonaises et, le 23 octobre, leur transfère le commandement des unités polonaises sous commandement allemand et austro-hongrois. Le 6 novembre, dans un contexte de désagrégation de l’Autriche-Hongrie, une République polonaise est proclamée à Lublin, dans la zone d’occupation austro-hongroise. Cette nouvelle autorité entre en conflit avec le Conseil de régence. Piłsudski, libéré de prison et de retour à Varsovie le 10 novembre, réconcilie tout le monde. Le 11 novembre, alors que les troupes allemandes sont désarmées et commencent leur retrait de Pologne, le Conseil de régence confie le commandement de l’armée polonaise à Piłsudski, puis lui confie le pouvoir civil le 14. Le même jour, le gouvernement de Lublin reconnaît l’autorité de Piłsudski.

La défaite des trois puissances qui s’étaient partagé le territoire polonais garantit l’indépendance de la Pologne. Pour la Deuxième République polonaise, le combat pour la délimitation de ses frontières commence…

La Pologne pendant la Première Guerre mondiale

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