Le plébiscite de Haute-Silésie (1921)
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Après l’annexion de l’Autriche, Hitler décide de tourner son attention vers la Tchécoslovaquie, qui abrite une importante minorité germanophone, essentiellement dans la région frontalière avec l’Allemagne, les Sudètes. En mars 1938, Hitler rencontre Konrad Heinlein, chef du Parti allemand des Sudètes (parti secrètement lié au Parti nazi) et lui demande de formuler des demandes que le gouvernement tchécoslovaque ne pourrait satisfaire. L’objectif est bien de procéder à une opération militaire contre la Tchécoslovaquie : à partir du mois de mai, le commandement allemand travaille sur le plan d’invasion. Hitler est certain que la politique d’apaisement menée par le Royaume-Uni et la France les conduira à ne pas intervenir. La perspective d’une guerre prématurée inquiète suffisamment pour que certains officiers en viennent à penser à un coup d’État pour renverser le régime nazi.
Le 30 septembre, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie signent les « accords de Munich » qui acceptent la prise de contrôle des Sudètes par l’Allemagne. Isolée, la Tchécoslovaquie n’a d’autre choix que se soumettre.
La voracité des voisins de la Tchécoslovaquie conforte la position allemande de mise en avant du principe des nationalités. La Pologne en profite pour régler ses différends frontaliers en s’emparant de plusieurs régions frontalières, notamment la Zaolzie (région de Teschen), et la Hongrie annexe des régions peuplées de Hongrois.
Mais la Tchécoslovaquie vivait toujours et Hitler avait été frustré d’un succès militaire.
Le 14 mars 1939, à l’instigation de l’Allemagne, les Slovaques proclament leur indépendance. Ils sont bientôt suivis par les Ukrainiens de l’Ukraine carpatique. L’Allemagne déclare être contrainte d’intervenir pour contenir le chaos crée par l’effondrement de la Tchécoslovaquie… et crée au nord du pays le protectorat de Bohème-Moravie.
Au sud, la Hongrie conquiert l’Ukraine carpatique et attaque la Slovaquie, mais l’intervention de l’Allemagne parvient à limiter ses appétits.
Ce triomphe d’Hitler sera le dernier. Britanniques et Français ont compris que l’apaisement n’arrêtait pas l’Allemagne. De plus, le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes apparaît véritablement comme un prétexte, car il avait été complètement piétiné. Le Royaume-Uni et la France optent pour la fermeté et commencent des négociations avec la Pologne et l’URSS en vue d’arrêter l’expansion allemande…
Projection | Projection de Křovák |
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Datum | WGS 84 |
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) | GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database) |
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La destruction de la Tchécoslovaquie Read More »
Après la Seconde Guerre mondiale, le territoire polonais connaît un important glissement vers l’ouest au détriment de l’Allemagne. Pourtant, les Alliés avaient décidé de rétablir toutes les frontières de 1937 en ne tenant pas compte (dans surprise) des changements survenus pendant la guerre, mais aussi en annulant toutes les modifications liées aux coups de force des dictatures. Les traités de Paris (10 février 1947) procèdent néanmoins à quelques ajustements de frontières.
Le problème est que l’URSS entend conserver les acquis de 1939-1941. Dans le cas de la Finlande et de la Roumanie, l’URSS parvient à imposer les frontières de 1940 dès les armistices puis dans les traités de Paris. Pour les pays baltes, malgré des protestations de principe des Alliés, le gouvernement soviétique met en avant une demande d’adhésion spontanée a l’URSS en 1940, sans rapport avec l’invasion soviétique où les élections sous pression qui ont suivi.
En revanche, avec la Pologne, c’est plus compliqué car le Royaume-Uni et la France sont entrés en guerre pour préserver l’intégrité territoriale du pays. Le gouvernement en exil polonais entend bien rétablir les frontières d’avant-guerre : il est d’autant plus mal disposé à l’égard de l’URSS qu’il garde en mémoire l’invasion soviétique de 1939 et le partage de la Pologne avec l’Allemagne, et qu’il attend autre chose que des dénégations quant au massacre de Katyn. De leur côté, les Soviétiques, dans leur demande de révision des frontières polonaises, parlent de « ligne Curzon« , ce qui sous-entend que leur projet, dont le tracé est pourtant assez différent, ne fait que reprendre les plans des Occidentaux à la fin de la Première Guerre mondiale.
Lorsque l’Armée rouge entre dans l’ancien territoire polonais à l’été 1944, les autorités soviétiques rétablissent la frontière de 1941. L’URSS fait proclamer un Comité polonais de libération nationale (22 juillet 1944), sous contrôle des communistes. Il s’installe à Lublin le 26 juillet et se dit prêt à signer un accord frontalier avec l’URSS, au grand dam du gouvernement en exil.
Lors de la conférence de Yalta (4-11 février 1945), Staline parvient à imposer aux Alliés la nouvelle frontière polono-soviétique. En compensation, la Pologne doit recevoir des territoires pris sur l’Allemagne. En échange d’élections libre, il obtient la reconnaissance du Comité de libération nationale, qui s’ouvre à des membres du gouvernement en exil. La frontière polono-soviétique est officiellement fixée par le traité du 16 août 1945. Un ajustement important a lieu le 15 février 1951 avec un échange de territoires qui permet à l’URSS de mettre la main sur de riches gisements de charbon.
Avant la guerre, la Pologne avait tenté de profiter des accords de Munich pour régler en sa faveur le différend frontalier qui l’opposait à la Tchécoslovaquie et avait occupé plusieurs zones frontalières à la fin de 1938. Le gouvernement polonais souhaiterait conserver tout ou partie de ces territoires, tandis que la Tchécoslovaquie tient à restaurer les frontières de 1937. Sous la pression de l’URSS, les deux parties signent un accord rétablissant la frontière du 31 décembre 1937 (21 septembre 1945).
La conférence de Potsdam (17 juillet – 2 août 1945) a décidé de retirer à l’Allemagne les territoires à l’Est de l’Oder et la Neisse. Le sort de Stettin n’a d’abord pas été certain mais, après que l’URSS ait décidé de se faire attribuer la région de Königsberg pour disposer d’un port libre de glaces en hiver, la Pologne a reçu le port de Stettin en compensation. Les Allemands toujours présents dans ces territoires sont expulsés, ce qui permet d’accueillir les Polonais chassés des régions annexées par l’URSS.
Dans l’attente d’un traité de paix, ces régions sont officiellement placées « sous administration provisoire » polonaise ou soviétique. La signature d’un traité de paix avec l’Allemagne étant repoussée sine die avec le déclenchement de la guerre froide, l’URSS et la Pologne vont tout faire pour faire reconnaître la frontière germano-polonaise. L’acceptation de la RDA est obtenue avec le traité de Zgorzelec (6 juillet 1950), celle de la RFA lors du traité de Varsovie (7 décembre 1970). Avec la signature du traité de Moscou (12 septembre 1990), ou traité 2+4, les puissances occupantes de l’Allemagne et les deux Allemagne bientôt réunifiées reconnaissent la ligne Oder-Neisse ; cette reconnaissance est confirmée peu après avec la signature du traité sur la frontière germano-polonaise (14 novembre 1990).
Projection | projection conique conforme de Lambert |
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Parallèles standard | 49°20’N et 55°40’N |
Datum | WGS 84 |
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) | GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database) |
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La Pologne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale Read More »
La fin de la Première Guerre mondiale ne signifie pas l’arrêt des combats. Les peuples qui ont proclamé leur indépendance dans la dernière année du conflit ne vont pas attendre sans rien faire que la conférence de paix définisse les nouvelles frontières : sur les décombres des empires russe et austro-hongrois, des combats s’engagent pour fixer les limites des nouveaux États.
L’indépendance de la Pologne a été acquise au cours de la guerre. Différentes administrations polonaises sont proclamées à la fin du conflit, en particulier dans l’Autriche-Hongrie en décomposition : dans un empire multi-ethnique, l’enjeu est de s’imposer par rapport aux autres nationalités. La Pologne se retrouve ainsi en conflit avec la Tchécoslovaquie, en particulier pour le contrôle de la ville de Teschen (Cieszyn en polonais, Tešin en tchèque). Après une courte guerre au début de 1919, les grandes puissances tentent d’arbitrer le conflit, et un accord — qui ne satisfait personne — finit par être trouvé à l’été 1920. Il faut attendre le traité du 20 mai 1945 pour la résolution du conflit.
Le partage de la Galicie avec les Ukrainiens est l’autre source de conflit au sein de l’ancienne Autriche-Hongrie. Une République d’Ukraine occidentale a été proclamée à Lemberg (Lwów en polonais, Lviv en ukrainien) le 1er novembre 1918, mais les Polonais ont réussi à prendre le contrôle de la ville. L’Ukraine occidentale fusionne avec la République démocratique* ukrainienne, qui avait signé un traité avec les Puissances centrales pour garantir sa protection face à la Russie soviétique. Le 21 avril 1920, alors qu’elle a été envahie par la Russie soviétique, qui a installé une république soviétique ukrainienne, et que la conférence de paix refuse de reconnaître son existence, l’Ukraine signe une alliance avec la Pologne qui se traduit par la cession du territoire de l’Ukraine occidentale.
Le conflit avec la République démocratique biélorusse ne s’est jamais véritablement développé, car la jeune république a vite été chassée par la Russie soviétique, qui met en place une république soviétique biélorusse. En définitive, la question de la frontière orientale de la Pologne est tranchée par la guerre polono-soviétique, qui connaît des développement dramatiques en 1920 : l’armée polonaise entre à Kiev en mai avant de s’effondrer, et bientôt, c’est l’Armée rouge qui effraie l’Europe en se retrouvant aux portes de Varsovie au mois d’août, avant d’être repoussée à son tour. Le 18 mars 1921, le traité de Riga fixe la frontière entre la Pologne et ce qui va devenir l’URSS.
Les grandes puissances ont tenté d’arbitrer le conflit en proposant des lignes de démarcation s’efforçant de respecter les zones de peuplement, notamment avec la Ligne Curzon — du nom du ministre des Affaires étrangères britannique à l’origine d’une des propositions. Celle-ci a été rejeté par tous les belligérants avant de faire sa réapparition au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Avant les partages de la Pologne, Pologne et Lituanie formaient un État unifié. La Lituanie rejette les propositions d’union et entre en conflit avec la Pologne pour ses frontière, en particulier pour la ville de Vil’na (Vilnius en lituanien, Wilno en polonais), capitale historique de la Lituanie. Ici aussi, les grandes puissances tentent plusieurs médiations. L’accord de Suwałki (19 janvier 1922) est formellement accepté par les deux parties, mais une partie de l’armée polonaise se mutine sous l’égide du général Żeligowski et crée une République de Lituanie centrale qui, à l’issue d’un référendum, est rattachée à la Pologne. En réalité, la mutinerie n’en était pas une, et Lucjan Żeligowski obéissait aux ordres du chef de l’État polonais Józef Piłsudski.
Les Polonais vivant en Allemagne décident de ne pas attendre les traités de paix et se soulèvent en décembre 1918. Ils prennent rapidement le contrôle de la Grande Pologne. Le traité de Versailles cède la région ainsi que la Prusse occidentale à la Pologne.
Dans deux régions disputées, le sud de la Prusse orientale et la Haute-Silésie, le traité prévoit la tenue de référendums. Celui de Prusse orientale (juillet 1920) se traduit par une majorité écrasante en faveur du maintien en Allemagne. La situation est plus tendue en Haute-Silésie, secouée par trois soulèvements polonais en 1919 et 1921. Le plébiscite, tenu en mars 1921, débouche sur des résultats confus et, en octobre 1921, la région est divisée entre l’Allemagne et la Pologne sans que personne ne soit satisfait.
* Officiellement Ukraïns’ka Narodnja Respublika (Українська Народня Республіка), littéralement République populaire ukrainienne. L’expression république populaire a, de nos jours, des connotations pro-soviétique alors que l’État est anti-soviétique. De plus, l’adjectif populaire renvoie à l’idée de souveraineté populaire et nationale, d’où parfois la traduction en république démocratique (à l’époque, l’adjectif est parfois utilisé dans la correspondance diplomatique en français).
Projection | projection conique conforme de Lambert |
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Parallèles standard | 49°20’N et 55°40’N |
Datum | WGS 84 |
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) | GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database) |
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