Hongrie

Évolution territoriale de la Hongrie 1867-1922

L’évolution territoriale de la Hongrie 1867-1922

Évolution de la Hongrie 1867-1922La question des nationalités en Autriche-Hongrie donne lieu à des cartes des différentes nationalités de l’Empire. Ici, j’ai utilisé les données du recensement de 1910 pour voir comment se répartissaient les Hongrois, étant donné que cette répartition va rendre très épineuse la question du tracé des frontières après la Première Guerre mondiale. Ces nationalités sont déterminées par la langue, et non par une entrée spécifique du recensement. En Cisleithanie, elle est établie selon la langue d’usage, c’est-à-dire la langue que l’on déclare utiliser dans ses interactions quotidienne ; en Transleithanie, elle est établie selon la langue maternelle.

Le dégradé de vert sert à indiquer la part des Hongrois — ou plus exactement des habitants de l’Empire ayant le hongrois pour langue maternelle. Les frontières de la Hongrie en 1867 (au moment du Compromis) et en 1922 (après la signature des différents traités de paix) ont été indiquées pour montrer qu’on passe d’un État multinational à un État-nation où les minorités nationales sont résiduelles mais avec d’importantes minorités hongroises chez ses voisins.

Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme.

Projection : projection azimutale équivalente de Lambert. Centre : 47°N x 21°N.

Côtes, cours d’eau, lacs : GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database).

Après le compromis de 1867, le royaume de Hongrie absorbe la Transylvanie et retrouve les frontières qui étaient sensiblement les siennes avant la conquête ottomane. En cette période d’éveil des nationalités, ces frontières sont problématiques car elles comportent d’autres peuples : Croates, Roumains, Serbes, Slovaques, Slovènes…

À la fin de la Première Guerre mondiale, les frontières sont redéfinies en fonction des nationalités. Le traité de Trianon (4 juin 1920) aboutit à une importante contraction du territoire hongrois qui laisse en dehors des nouvelles frontières bon nombre de Hongrois, en particulier en Transylvanie. Les Hongrois sont particulièrement furieux de la cession à l’Autriche d’une partie de l’ouest du pays (le futur Land de Burgenland), et s’opposent au transfert du territoire. La médiation des vainqueurs aboutit à un référendum à Sopron et ses environs, qui choisissent de rester hongrois.

Par la suite, la Hongrie s’efforce de récupérer les régions peuplées de Hongrois, ce qui la conduit à participer au démembrement de la Tchécoslovaquie et à s’allier avec l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 7 : vert).

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Pays du Pacte de Varsovie

Le Pacte de Varsovie

Pays du Pacte de VarsovieLes cartes un peu précises sur le Pacte de Varsovie sont assez rares, alors que des cartes montrant la structure et les bases de l’OTAN sont nettement plus courantes. Le but de cette carte est de tenter de combler ce manque.

Le dégradé de couleur sert à indiquer le départ d’un pays de l’alliance (l’Albanie) et la moindre intégration d’un autre (la Roumanie).

La structure de l’Armée soviétique est un des éléments les plus visibles, avec les districts militaires (voennye okruga) à l’intérieur de l’URSS et les groupes de forces (gruppy vojsk) pour les troupes stationnées à l’extérieur. En plus des sièges des commandements régionaux, les principales bases navales et aériennes ont été représentées.

Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme.

Projection : projection azimutale équivalente de Lambert. Centre : 50°N x 24°E.

Côtes, cours d’eau et lacs : GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database).

Le 14 mai 1955, à Varsovie, l’URSS, l’Albanie, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la RDA, la Roumanie et la Tchécoslovaquie signent le Traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle, plus connu sous le nom de Pacte de Varsovie. Le prétexte est la menace que représente la création d’une armée ouest-allemande (la Bundeswehr) et son entrée dans l’OTAN. L’alliance complète les traités bilatéraux déjà signés entre l’URSS et les pays d’Europe orientale.

Le Pacte de Varsovie a une double structure. Le Comité politique consultatif, qui doit gérer l’alliance dans ses dimensions politique, économique et culturelle, est supposé se réunir deux fois par an et n’est convoqué qu’épisodiquement par l’URSS. Le Commandement unifié des forces armées commande toutes les forces du Pacte de Varsovie. Le commandant est aussi un vice-ministre de la Défense de l’URSS. Deux pays sont hors de la structure militaire : l’Albanie et la Roumanie. L’Albanie, très hostile à la politique de déstalinisation, suspend sa participation en 1961, et se retire de l’alliance en 1968. La Roumanie cherche à poursuivre une politique propre : elle obtient le retrait des forces soviétiques de son territoire en 1958, et le rappel de tous les conseillers militaires soviétiques en 1964.

La seule opération militaire du Pacte de Varsovie est l’opération Danube (août 1968). Les Forces de l’alliance envahissent la Tchécoslovaquie pour mettre fin au Printemps de Prague. L’alliance apparaît alors autant comme un dispositif classique d’assistance mutuelle qu’un moyen pour maintenir les régimes communistes.

L’effondrement du bloc soviétique s’accompagne de la fin du Pacte de Varsovie. L’alliance est formellement dissoute le 1er juillet 1991.

Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 6 : rouge).

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Le dépeçage de la Tchécoslovaquie 1938-1939

La destruction de la Tchécoslovaquie

Après l’annexion de l’Autriche, Hitler décide de tourner son attention vers la Tchécoslovaquie, qui abrite une importante minorité germanophone, essentiellement dans la région frontalière avec l’Allemagne, les Sudètes. En mars 1938, Hitler rencontre Konrad Heinlein, chef du Parti allemand des Sudètes (parti secrètement lié au Parti nazi) et lui demande de formuler des demandes que le gouvernement tchécoslovaque ne pourrait satisfaire. L’objectif est bien de procéder à une opération militaire contre la Tchécoslovaquie : à partir du mois de mai, le commandement allemand travaille sur le plan d’invasion. Hitler est certain que la politique d’apaisement menée par le Royaume-Uni et la France les conduira à ne pas intervenir. La perspective d’une guerre prématurée inquiète suffisamment pour que certains officiers en viennent à penser à un coup d’État pour renverser le régime nazi.

Le 30 septembre, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie signent les « accords de Munich » qui acceptent la prise de contrôle des Sudètes par l’Allemagne. Isolée, la Tchécoslovaquie n’a d’autre choix que se soumettre.

La voracité des voisins de la Tchécoslovaquie conforte la position allemande de mise en avant du principe des nationalités. La Pologne en profite pour régler ses différends frontaliers en s’emparant de plusieurs régions frontalières, notamment la Zaolzie (région de Teschen), et la Hongrie annexe des régions peuplées de Hongrois.

Mais la Tchécoslovaquie vivait toujours et Hitler avait été frustré d’un succès militaire.

Le 14 mars 1939, à l’instigation de l’Allemagne, les Slovaques proclament leur indépendance. Ils sont bientôt suivis par les Ukrainiens de l’Ukraine carpatique. L’Allemagne déclare être contrainte d’intervenir pour contenir le chaos crée par l’effondrement de la Tchécoslovaquie… et crée au nord du pays le protectorat de Bohème-Moravie.

Au sud, la Hongrie conquiert l’Ukraine carpatique et attaque la Slovaquie, mais l’intervention de l’Allemagne parvient à limiter ses appétits.

Ce triomphe d’Hitler sera le dernier. Britanniques et Français ont compris que l’apaisement n’arrêtait pas l’Allemagne. De plus, le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes apparaît véritablement comme un prétexte, car il avait été complètement piétiné. Le Royaume-Uni et la France optent pour la fermeté et commencent des négociations avec la Pologne et l’URSS en vue d’arrêter l’expansion allemande…

Le dépeçage de la Tchécoslovaquie 1938-1939

Projection Projection de Křovák
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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