L’OTAN
J’ai voulu cartographier toute l’histoire de l’OTAN en une carte. La difficulté, ici, est de montrer toutes les extensions. J’ai choisi d’utiliser différentes teintes de bleu: 1 teinte pour chaque grande étape (guerre froide, ex-Bloc soviétique dans l’immédiat après guerre froide, extension récente dans les Balkans de l’ouest) avec des dégradés. Un vrai festival de bleus, ce qui était le défi du jour du #30DayMapChallenge !
L’organisation militaire de l’alliance est indiquée par les principaux commandements, avec deux bleus différents en fonction du « commandement suprême » (selon le vocabulaire de l’OTAN) de rattachement. Les grandes bases américaines sont aussi représentées. Pour ne pas surcharger, je n’ai pas indiqué les bases qui abritaient des commandements (la principale base de la 6e flotte américaine est Naples).
L’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique nord) est née avec la signature de Traité de l’Atlantique nord (4 avril 1949). Il s’agit d’un système de sécurité collective : l’article 5 prévoit qu’en cas d’attaque d’un des pays membres, les autres lui portent secours. Elle est tournée contre l’URSS, qui apparaît alors très offensive (on est en plein blocus de Berlin) et surtout en mesure de conquérir aisément l’Europe occidentale. L’originalité de l’alliance est de disposer d’un commandement intégré, c’est-à-dire que le commandement interallié, qui s’est difficilement mis en place pendant les deux guerres mondiales, existe avant même le début des hostilités.
Pendant la guerre froide, l’OTAN s’élargit progressivement à tous les pays d’Europe occidentale, à l’exception de ceux qui ont déclaré leur neutralité. L’entrée de la RFA a été à l’origine de tensions, car elle impliquait la création d’une armée ouest-allemande. Le Pacte de Varsovie a été officiellement créé pour contrer la menace du « retour du militarisme allemand »… L’Espagne franquiste, malgré des accords bilatéraux avec les États-Unis, a été maintenue hôte de l’alliance. La transition démocratique a permis l’entrée dans l’OTAN.
La politique gaullienne a entraîné d’importants changements dans les structures de l’OTAN. En 1966, la France décide de quitter le commandement intégré, mais reste dans l’alliance. Les troupes étrangères présentes en France ont dû quitter le territoire, et le commandement a été relocalisé en Belgique. La France réintègre le commandement intégré en 2009.
La fin de la guerre froide ne fait pas disparaître l’OTAN bien qu’elle n’ait plus d’adversaire. Malgré la baisse des effectifs et de profondes réorganisations, l’alliance s’élargit à l’Europe orientale et conduit ses premières opérations en ex-Yougoslavie.
Le maintien de l’OTAN consacre l’alliance comme l’organisation de coopération militaire européenne… mais sous commandement américain ! On y trouve aussi les alliés les plus solides des États-Unis, et l’OTAN permet de les mobiliser. C’est le cas après les attentats du 11 septembre 2001, lorsque les États-Unis invoquent l’article 5 pour obtenir l’aide de ses alliés lors de l’invasion Afghanistan. Par la suite l’OTAN prend en charge les forces multinationales présentes dans le pays.
À partir des années 2010, le renouveau des tensions dans l’Est de l’Europe et l’ambiance de guerre froide avec la Russie conduisent à une nouvelle réorganisation et ne laissent pas présager une baisse du rôle de l’OTAN dans la coopération militaire européenne.
Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 8 : bleu).
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