Seconde Guerre mondiale

Territoires annexés par l'URSS 1939-1940

Les annexions soviétiques 1939-1940

Territoires annexés par l'URSS 1939-1940Le manque de connaissance de l’histoire de l’Europe orientale fait que nous ne saisissons pas toujours toutes les ramifications d’un événements. Dans le cas de l’expansionnisme russe de ces dernières années, le précédent de l’Entre-deux-Guerres est rarement vu, alors que, dans la région, le souvenir de ces manœuvres permet le rapprochement.

C’est ce qu’on observe avec les annexions effectuées par l’URSS en 1939-1940. Cette opération, rendue possible par l’alliance avec l’Allemagne nazie, a tendance à être oubliée, alors que cet accroissement territorial obéit à un objectif important, puisque l’URSS a réussi à le faire admettre par les Alliés, qui ont dû faire une exception à leur volonté de revenir aux frontières de 1937 et d’annuler tous les coups de force d’avant-guerre.

Parmi ces stratégies, une des plus importantes consiste à justifier a posteriori l’invasion par un vote populaire — strictement encadré, bien sûr ! C’est le cas dans la Pologne sous occupation soviétique, divisée en deux entités. Les assemblées issues des élections où seuls les candidats communistes étaient autorisés demandent leur rattachement à la République socialiste soviétique biélorusse et à la République socialiste soviétique ukrainienne, évidemment acceptés par les autorités soviétiques. De même, l’URSS signe à la fin de l’année 1939 des « traités d’amitié » avec l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, qui lui permettent d’installer des bases militaires. Les 16-17 juin 1940, ces trois pays sont envahis et des gouvernements pro-soviétiques installés par l’occupant. Ici aussi, des élections contrôlées par les Soviétiques permettent la constitution de parlements qui transforment l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie en républiques socialistes soviétiques, qui demandent leur intégration à l’URSS, qui ne peut que répondre favorablement à cette sollicitation !

Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme.

Projection : projection azimutale équivalente de Lambert. Centre : 50°N et 24°E.

Topographie : Natural Earth.

Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2022 (jour 20 : « My favorite… »).

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La Shoah en Pologne 1939-1945

La Shoah en Pologne

La Shoah en Pologne 1939-1945Il existe de nombreuses cartes sur la Shoah et le phénomène concentrationnaire, en Pologne et dans le reste de l’Europe. En concevant cette carte, j’ai décidé de me concentrer sur la Pologne et de donner une idée de l’ampleur du phénomène. C’est pourquoi j’ai placé la plupart des ghettos en précisant le nombre de personnes qui s’y sont trouvé, ainsi que la date de création de ces ghettos. Il aurait été intéressant d’ajouter les flux vers ces ghettos et entre ces ghettos et les camps de concentration et d’extermination, mais la carte perdait en lisibilité. De même, pour les camps, j’ai indiqué la différence entre camp d’extermination et camp de concentration, ainsi qu’une idée du nombre de personnes qui y ont été déportés, quel que soit le motif de déportation.

Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme.

Projection : projection conique conforme de Lambert. Parallèles standard : 50°N et 54°N. Méridien central : 21°E.

Côtes, lacs et cours d’eau : GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database).

Avant la Seconde Guerre mondiale, La Pologne abrite la première communauté juive d’Europe. L’occupation brutale du pays a été tout particulièrement dure pour les Juifs : environ 3 millions de Juifs, soit 98% des Juifs polonais, ont été assassinés pendant la Shoah.

La persécution des Juifs commence dès l’invasion, avec les premiers massacres organisés peu après les conquêtes sous prétexte de sécurisation. Dans un premier temps, les nazis décident de regrouper les Juifs (dont les biens sont confisqués) dans des ghettos. Contrairement aux anciens ghettos, qui étaient des quartiers réservés parfois fermés, les ghettos mis en place par les nazis sont des lieux clos où les Juifs sont entassés dans des conditions effroyables, où ils sont soumis à la faim, aux maladies, et servent de main d’œuvre pour le travail forcé.

L’invasion de l’URSS marque une nouvelle étape dans la persécution des Juifs. De nombreux massacres de masses sont commis. D’autres avaient eu lieu lors de l’invasion de la Pologne, mais pas avec une telle ampleur. L’automne 1941 voit aussi la construction des premiers camps d’extermination, c’est-à-dire des camps conçus non pour enfermer, mais pour assassiner un maximum de déportés dès leur arrivée sur place. La SS semble alors déterminée à mettre fin au système des ghettos et à exterminer la population juive d’Europe.

La conférence de Wannsee (20 janvier 1942) est souvent présentée comme celle où se décide la « solution finale du problème juif » (pour reprendre les termes utilisés alors), mais c’est en fait une réunion où les autres services du Reich acceptent le principe de l’extermination rapide proposé par la SS. À partir du printemps 1942, des grandes rafles sont organisées pour déporter les Juifs vers les camps d’extermination qui deviennent progressivement opérationnels. C’est aussi le début de la liquidation des ghettos, dont la population est transférée dans les camps de concentration et d’extermination.

Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 1 : points).

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Bulgarie 1947

La Bulgarie après les traités de Paris

Les traités de Paris, signés le 10 février 1947, établissent la paix avec les alliés de l’Allemagne : Bulgarie, Finlande, Hongrie, Italie, Roumanie. Pendant la guerre, les Alliés ont décidé, par principe, de revenir aux frontières du 31 décembre 1937, c’est-à-dire d’annuler les annexions qui ont eu lieu pendant la guerre, mais aussi celles qui résultent des coups de force des futures puissances de l’Axe, y compris lorsqu’elles avaient fait l’objet d’accords internationaux, comme les accords de Munich.

La Bulgarie bénéficie d’un relatif traitement de faveur liée à sa stratégie de participation limitée au conflit, et ne revient pas exactement dans ses frontières de 1937. Les dispositions de l’armistice de Moscou sont confirmées : les annexions aux dépens de la Yougoslavie et de la Grèce sont annulées. En revanche, les dispositions du traité de Craiova sont maintenues, et la Bulgarie peut conserver la Dobroudja méridionale, qu’elle avait perdue à l’issue des guerres balkaniques.

La Bulgarie est ainsi la seule puissance de l’Axe qui a connu une expansion territoriale à l’occasion de la Seconde Guerre mondiale.

Bulgarie 1947

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

Licence Creative Commons
Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Église russe 1939-1953

Le retour du patriarcat de Moscou

L’importante contribution à la victoire des Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale a permis à l’URSS de devenir une puissance de premier plan. Le changement d’attitude des autorités soviétiques à l’égard de l’Église orthodoxe russe a aussi permis un retour du patriarcat de Moscou, affaibli après la révolution russe. L’effort de mobilisation de la population s’est traduit par la fin des persécutions religieuses (du moment que les autorités religieuses n’appellent pas à des activités anti-soviétiques), avec notamment la reconnaissance de l’autocéphalie de l’Église géorgienne.

Sur un plan plus concret, le régime soviétique entend utiliser l’orthodoxie pour éviter que la religion ne devienne une source de contestation. Après l’annexion des pays baltes en 1940, l’URSS interdit les Églises locales rattachées au patriarcat de Constantinople et rétablit l’autorité du patriarcat de Moscou à travers un exarchat balte, dont l’autonomie de façade est supprimée lors de la reconquête de la région en 1944. Lors de l’effondrement de l’URSS, cela crée un conflit de juridiction en Estonie, dont le gouvernement autorise la réinstallation de l’Église orthodoxe rattachée à Constantinople et qui ne peut être soupçonnée de favoriser l’influence russe dans le pays.

La situation en Ukraine pendant l’occupation allemande montre bien les enjeux de cette question. Les Allemands ont mis en place un Commissariat du Reich (Reichskommissariat Ukraine) qui n’a pas pour objectif la création d’une Ukraine indépendante, mais la préparation de la colonisation allemande de la région. Du coup, ils passent à côté des problèmes religieux des Ukrainiens. Coupée de Moscou par l’invasion, la hiérarchie dépendant du patriarcat de Moscou s’organise localement dans l’esprit du précédent de 1920. On assiste aussi à une réinstallation de l’Église autocéphale ukrainienne avec l’aide de l’Église orthodoxe polonaise, et même à un rapprochement des deux hiérarchies ukrainiennes concurrentes. La reconquête de l’Ukraine par l’Armée rouge rétablit l’autorité du patriarcat de Moscou.

À la fin de la guerre, l’URSS fait du patriarcat de Moscou la seule autorité religieuse légitime du pays — sauf en Géorgie, où l’Église géorgienne a été autorisée en 1943 — ce qui entraîne des frictions avec l’Église roumaine, qui a étendu son autorité sur la Bessarabie (la République socialiste soviétique moldave pour l’URSS) pendant l’Entre-deux-guerres. On retrouve la politique menée lors de l’expansion de l’Empire russe, en particulier à l’égard des Églises dites uniates, qui sont contraintes de réunir des synodes de retour à l’Église orthodoxe, et ne survivent que dans la clandestinité et la diaspora. Cette politique est étendue à toute la zone d’influence soviétique : seules la Hongrie et la Yougoslavie laissent exister ces Églises. Néanmoins, l’URSS limite l’influence du patriarcat de Moscou à ses frontières : les orthodoxes de Tchécoslovaquie sont ainsi regroupé dans une Église spécifique, dont l’autocéphalie est proclamée par le patriarche de Moscou en 1951 ; elle n’est reconnue par Constantinople qu’en 1998.

On observe aussi une baisse des tensions au sein du monde orthodoxe : en 1945, la réconciliation entre le patriarcat de Constantinople et l’Église bulgare met fin au schisme bulgare qui dure depuis 1872 et permet la restauration du patriarcat de Bulgarie.

Église russe 1939-1953

Cette carte a été élaborée comme support des cours et formations de l’Institut européen en sciences des religions.

Projection projection azimutale équivalente de Lambert
Centre 51°N et 35°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)
Natural Earth

Licence Creative Commons
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Bulgarie 1940-1945

La Bulgarie dans la Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale est pour la Bulgarie l’occasion de prendre sa revanche sur les traités de paix. Dans un premier temps, le gouvernement bulgare choisit de rester neutre tout en espérant tirer parti des circonstances pour modifier les frontières du pays sans coup férir.

Cette stratégie est d’abord payante. À l’été 1940, la Roumanie est contrainte de céder la Bessarabie à l’URSS (28 juin 1940) et la Transylvanie du Nord à la Hongrie (30 août 1940). La Bulgarie profite de la pression mise sur le pays pour obtenir la signature du traité de Craiova (7 septembre 1940). La Roumanie lui cède la Dobroudja méridionale, perdue après les guerres balkaniques et brièvement récupérée pendant la Première Guerre mondiale. Le traité est reconnu par l’Allemagne et ses alliés, par l’URSS, mais aussi par le Royaume-Uni et les États-Unis.

Le 1er mars 1941, sous la pression de l’Allemagne qui souhaite consolider sa position dans les Balkans après l’échec de l’Italie dans la guerre contre la Grèce, la Bulgarie rejoint les puissances de l’Axe en signant le Pacte tripartite, mais elle prend soin de ne pas déclarer la guerre aux Alliés. Ce choix se révèle payant à court terme. Après les capitulations yougoslave et grecque, l’armée bulgare entre dans les régions conquises par la Wehrmacht avec l’accord d’une Allemagne qui entend laisser l’essentiel des tâches d’occupation à ses alliés, la Bulgarie annexe la Macédoine et la Thrace occidentale le 14 mai 1941 sans avoir tiré un coup de feu.

Dans le cadre de cette stratégie, la Bulgarie s’abstient de participer à la guerre contre l’URSS. Cela ne l’empêche pas d’être emportée comme les autres alliés de l’Allemagne. À l’été 1944, le pays est rapidement conquis par l’Armée rouge. Le gouvernement bulgare signe un armistice avec les Alliés à Moscou (28 octobre 1944). La Bulgarie doit évacuer les territoires yougoslaves et grecs, mais conserve les acquis de 1940. Le gouvernement bulgare déclare la guerre à l’Allemagne.

Bulgarie 1940-1945

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

Licence Creative Commons
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Le dépeçage de la Tchécoslovaquie 1938-1939

La destruction de la Tchécoslovaquie

Après l’annexion de l’Autriche, Hitler décide de tourner son attention vers la Tchécoslovaquie, qui abrite une importante minorité germanophone, essentiellement dans la région frontalière avec l’Allemagne, les Sudètes. En mars 1938, Hitler rencontre Konrad Heinlein, chef du Parti allemand des Sudètes (parti secrètement lié au Parti nazi) et lui demande de formuler des demandes que le gouvernement tchécoslovaque ne pourrait satisfaire. L’objectif est bien de procéder à une opération militaire contre la Tchécoslovaquie : à partir du mois de mai, le commandement allemand travaille sur le plan d’invasion. Hitler est certain que la politique d’apaisement menée par le Royaume-Uni et la France les conduira à ne pas intervenir. La perspective d’une guerre prématurée inquiète suffisamment pour que certains officiers en viennent à penser à un coup d’État pour renverser le régime nazi.

Le 30 septembre, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie signent les « accords de Munich » qui acceptent la prise de contrôle des Sudètes par l’Allemagne. Isolée, la Tchécoslovaquie n’a d’autre choix que se soumettre.

La voracité des voisins de la Tchécoslovaquie conforte la position allemande de mise en avant du principe des nationalités. La Pologne en profite pour régler ses différends frontaliers en s’emparant de plusieurs régions frontalières, notamment la Zaolzie (région de Teschen), et la Hongrie annexe des régions peuplées de Hongrois.

Mais la Tchécoslovaquie vivait toujours et Hitler avait été frustré d’un succès militaire.

Le 14 mars 1939, à l’instigation de l’Allemagne, les Slovaques proclament leur indépendance. Ils sont bientôt suivis par les Ukrainiens de l’Ukraine carpatique. L’Allemagne déclare être contrainte d’intervenir pour contenir le chaos crée par l’effondrement de la Tchécoslovaquie… et crée au nord du pays le protectorat de Bohème-Moravie.

Au sud, la Hongrie conquiert l’Ukraine carpatique et attaque la Slovaquie, mais l’intervention de l’Allemagne parvient à limiter ses appétits.

Ce triomphe d’Hitler sera le dernier. Britanniques et Français ont compris que l’apaisement n’arrêtait pas l’Allemagne. De plus, le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes apparaît véritablement comme un prétexte, car il avait été complètement piétiné. Le Royaume-Uni et la France optent pour la fermeté et commencent des négociations avec la Pologne et l’URSS en vue d’arrêter l’expansion allemande…

Le dépeçage de la Tchécoslovaquie 1938-1939

Projection Projection de Křovák
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

Licence Creative Commons
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La Pologne aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale

La Pologne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Après la Seconde Guerre mondiale, le territoire polonais connaît un important glissement vers l’ouest au détriment de l’Allemagne. Pourtant, les Alliés avaient décidé de rétablir toutes les frontières de 1937 en ne tenant pas compte (dans surprise) des changements survenus pendant la guerre, mais aussi en annulant toutes les modifications liées aux coups de force des dictatures. Les traités de Paris (10 février 1947) procèdent néanmoins à quelques ajustements de frontières.

Le problème est que l’URSS entend conserver les acquis de 1939-1941. Dans le cas de la Finlande et de la Roumanie, l’URSS parvient à imposer les frontières de 1940 dès les armistices puis dans les traités de Paris. Pour les pays baltes, malgré des protestations de principe des Alliés, le gouvernement soviétique met en avant une demande d’adhésion spontanée a l’URSS en 1940, sans rapport avec l’invasion soviétique où les élections sous pression qui ont suivi.

En revanche, avec la Pologne, c’est plus compliqué car le Royaume-Uni et la France sont entrés en guerre pour préserver l’intégrité territoriale du pays. Le gouvernement en exil polonais entend bien rétablir les frontières d’avant-guerre : il est d’autant plus mal disposé à l’égard de l’URSS qu’il garde en mémoire l’invasion soviétique de 1939 et le partage de la Pologne avec l’Allemagne, et qu’il attend autre chose que des dénégations quant au massacre de Katyn. De leur côté, les Soviétiques, dans leur demande de révision des frontières polonaises, parlent de « ligne Curzon« , ce qui sous-entend que leur projet, dont le tracé est pourtant assez différent, ne fait que reprendre les plans des Occidentaux à la fin de la Première Guerre mondiale.

Lorsque l’Armée rouge entre dans l’ancien territoire polonais à l’été 1944, les autorités soviétiques rétablissent la frontière de 1941. L’URSS fait proclamer un Comité polonais de libération nationale (22 juillet 1944), sous contrôle des communistes. Il s’installe à Lublin le 26 juillet et se dit prêt à signer un accord frontalier avec l’URSS, au grand dam du gouvernement en exil.

Lors de la conférence de Yalta (4-11 février 1945), Staline parvient à imposer aux Alliés la nouvelle frontière polono-soviétique. En compensation, la Pologne doit recevoir des territoires pris sur l’Allemagne. En échange d’élections libre, il obtient la reconnaissance du Comité de libération nationale, qui s’ouvre à des membres du gouvernement en exil. La frontière polono-soviétique est officiellement fixée par le traité du 16 août 1945. Un ajustement important a lieu le 15 février 1951 avec un échange de territoires qui permet à l’URSS de mettre la main sur de riches gisements de charbon.

Avant la guerre, la Pologne avait tenté de profiter des accords de Munich pour régler en sa faveur le différend frontalier qui l’opposait à la Tchécoslovaquie et avait occupé plusieurs zones frontalières à la fin de 1938. Le gouvernement polonais souhaiterait conserver tout ou partie de ces territoires, tandis que la Tchécoslovaquie tient à restaurer les frontières de 1937. Sous la pression de l’URSS, les deux parties signent un accord rétablissant la frontière du 31 décembre 1937 (21 septembre 1945).

La conférence de Potsdam (17 juillet – 2 août 1945) a décidé de retirer à l’Allemagne les territoires à l’Est de l’Oder et la Neisse. Le sort de Stettin n’a d’abord pas été certain mais, après que l’URSS ait décidé de se faire attribuer la région de Königsberg pour disposer d’un port libre de glaces en hiver, la Pologne a reçu le port de Stettin en compensation. Les Allemands toujours présents dans ces territoires sont expulsés, ce qui permet d’accueillir les Polonais chassés des régions annexées par l’URSS.

Dans l’attente d’un traité de paix, ces régions sont officiellement placées « sous administration provisoire » polonaise ou soviétique. La signature d’un traité de paix avec l’Allemagne étant repoussée sine die avec le déclenchement de la guerre froide, l’URSS et la Pologne vont tout faire pour faire reconnaître la frontière germano-polonaise. L’acceptation de la RDA est obtenue avec le traité de Zgorzelec (6 juillet 1950), celle de la RFA lors du traité de Varsovie (7 décembre 1970). Avec la signature du traité de Moscou (12 septembre 1990), ou traité 2+4, les puissances occupantes de l’Allemagne et les deux Allemagne bientôt réunifiées reconnaissent la ligne Oder-Neisse ; cette reconnaissance est confirmée peu après avec la signature du traité sur la frontière germano-polonaise (14 novembre 1990).

La Pologne aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale

Projection projection conique conforme de Lambert
Parallèles standard 49°20’N et 55°40’N
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

Licence Creative Commons
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La Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale

La Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale

Après avoir annexé l’Autriche et dépecé la Tchécoslovaquie, l’Allemagne se tourne vers la Pologne. Comme dans les deux cas précédent, il s’agit d’effacer les effets des traités de paix mettant fin à la Première guerre mondiale. Ici aussi, l’Allemagne met en avant le principe des nationalités pour exiger le rattachement de territoires permettant de relier la Prusse orientale au reste de l’Allemagne. Cependant, le Royaume-Uni et la France ont changé d’attitude : les deux pays avaient pu accepter l’annexion de l’Autriche ou des régions germanophones de la Tchécoslovaquie au nom de ce principe, mais l’invasion de la Tchécoslovaquie en mars 1939 et la constitution d’une Bohème-Moravie « protégée » par le Reich allemand, au mépris du principe des nationalités et des engagements pris par Hitler, les avaient convaincu que l’Allemagne conduisait une politique d’expansion territoriale en s’abritant derrière des principes qui n’étaient que des prétextes.

Le pacte germano-sovétique, signé le 23 août 1939, laisse les mains libres à l’Allemagne à l’Est en lui garantissant la complicité passive de l’URSS. Le protocole secret prévoit le partage de la région en « zones d’influence » : la question du maintien d’un État polonais est laissée en suspens, mais l’objectif est de rayer la Pologne de la carte, dans les faits sinon dans le droit.

L’Allemagne envahit la Pologne le 1er septembre 1939. La Ville libre de Dantzig est annexée dès le lendemain. Le 3, le Royaume-Uni puis la France déclarent la guerre à l’Allemagne, mais leur réaction est trop lente pour être utile à leur allié. Le 17 septembre, l’URSS envahit à son tour la Pologne, en se présentant en libérateur des populations ukrainienne et biélorusse persécutées par les Polonais. Les dernières opérations militaires prennent fin le 6 octobre.

Le 28 septembre, l’Allemagne et l’URSS délimitent leur nouvelle frontière et corrigent le pacte germano-soviétique. Dans la foulée, ils décident la cession de la région de Wilno (Vilnius en lituanien) à la Lituanie, tranchant en faveur de celle-ci le conflit qui l’opposait à la Pologne.

Dans un premier temps, l’Allemagne place le pays sous occupation militaire. Le 8 octobre 1939, les régions occupées sont annexées par l’Allemagne, ce qui permet de donner un contrôle total aux administrateurs civils chargés de la mise en œuvre de la politique nazie. L’ouest en directement annexé, tandis que dans le sud-ouest est créé en Gouvernorat général pour les territoires polonais occupés (le simplifié en Gouvernorat général en juillet 1940). L’idée est d’y entasser les Polonais avant de germaniser la région. Une occupation particulièrement dure commence pour ceux que les nazis considèrent comme des sous-hommes. Parmi les Polonais, les Juifs sont plus particulièrement touchés : la communauté juive polonaise, la première d’Europe avant la guerre, est détruite à 90%.

Dans le sud, la Slovaquie règle à son profit le litige frontalier polono-tchécoslovaque et récupère certains territoires conquis par la Pologne en 1938.

Dans la zone soviétique, des élections en novembre 1939 conduisent à la demande de rattachement à l’URSS — la partie nord à la République socialiste soviétique biélorusse, la partie sud à la République socialiste soviétique ukrainienne. La politique de soviétisation se traduit entre autres par la liquidation des élites polonaise, dont le massacre de Katyn (ordonné le 5 mars 1940) est l’aspect le plus dramatique.

Une réorganisation territoriale a lieu après l’invasion de l’URSS. Au sud, la Galicie orientale est intégrée au Gouvernorat général. Plus au nord, la région de Białystok (Belostok en russe) reçoit une administration civile spécifique qui l’intègre de fait à l’Allemagne. Le reste du territoire polonais d’avant-guerre est réparti entre deux structures civiles qui préfigurent l’organisation envisagée par l’Allemagne pour l’après-guerre : l’Ostland (pays baltes et Biélorussie) et l’Ukraine.

La Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale

Projection projection conique conforme de Lambert
Parallèles standard 49°20’N et 55°40’N
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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Allemagne de 1945 à 1949

L’Allemagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Les conférences interalliées, dont la dernière se tient à Potsdam (17 juillet – 2 août 1945), n’ont établi que quelques principes vagues concernant le sort de l’Allemagne, la décision finale revenant à la conférence de paix qui ne s’est pas tenue. Sur le plan intérieur, le pays devait être pacifié par la mise en place d’institutions démocratiques, la dissolution de l’armée et le démantèlement des grands cartels industriels. Les principaux dirigeants nazis seraient jugés à Nuremberg (ville des rassemblements du parti) pour répondre des crimes du nazisme. Comme les Alliés ne reconnaissent pas le gouvernement nazi, l’Allemagne serait gouvernée pas les vainqueurs. L’incapacité des vainqueurs à se mettre d’accord va conduire à une gestion locale, avec la recréation de Länder dans le cadre des zones d’occupation.

Sans surprise, les Alliés décident d’annuler toutes les annexions allemandes de la guerre, mais aussi l’Anschluß et les accords de Munich. Cette volonté de revenir aux frontières de 1937 trouble les projets de Staline, qui entend conserver l’essentiel des territoires annexés en 1939-1940. Le problème vient de la Pologne, qui fait partie de la Grande Alliance. Sa partie orientale est annexée par l’URSS en échange d’une compensation sur les territoires allemands à l’est de la ligne formée par l’Oder et la Neiße. Le port de Stettin est aussi attribué à la Pologne pour permettre à l’URSS d’annexer la région de Königsberg. Ces régions sont placées sous administration provisoire polonaise et soviétique dans l’attente de la conférence de paix. Elles sont annexées en 1945-1946. L’URSS et la Pologne n’auront de cesse de faire reconnaître ces nouvelles frontières.

La progression soviétique avait créé un mouvement de fuite des populations allemandes. L’après-guerre voit la mise en place d’une politique d’expulsion des populations allemandes dans les territoires annexés et des minorités germanophones présentes en Europe centrale et orientale. Les Allemands ne sont pas les seuls touchés : Polonais, Soviétiques, Baltes, Italiens, Hongrois, Roumains, Tchécoslovaques sont eux aussi relocalisés pour mettre fin à la présence de minorités nationales. Au total, on assiste à un mouvement de quelque 20 millions de personnes, dont 12 à 13 millions d’Allemands.

Projection projection conique conforme de Lambert
Parallèles standard 48°30 N et 54°30 N
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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