Projection conforme

Constantinople au XIVe siècle

Constantinople au XIVe siècle

Constantinople au XIVe siècleJ’aurais aimé avoir réalisé cette carte pour ma thèse mais, à cette époque, je n’utilisais pas de logiciel cartographie et je dessinais sous Illustrator. Même s’il y a encore des imperfections, le résultat est déjà meilleur, en particulier par la prise en compte de la topographie.

J’ai corrigé les côtes en utilisant des ouvrages sur Constantinople à l’époque byzantine, en particulier le classique de Raymond Janin, Constantinople byzantine : développement urbain et répertoire topographique de Raymond Janin. Pour le placement des églises et monastères dont la localisation est incertaine ou inconnue, j’ai repris les conclusions de byzantinistes plus compétents que moi sur le sujet. Les erreurs en la matière sont donc entièrement les miennes !

Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme, Photoshop pour l’application de l’ombrage.

Projection : projection de Gauss-Krüger (projection transverse de Mercator). Méridien central : 29°E.

Modèle numérique de terrain (topographie et ombrage) : EU-DEM (Digital elevation model over Europe).

Au XIVe s., Constantinople n’est plus que l’ombre d’elle-même. Avant la quatrième croisade, elle était la ville la plus riche et la plus peuplée de la Chrétienté, avec probablement environ 400 000 habitants. Les événements de 1203-1204 ont durablement marqué le paysage urbain : trois grands incendies, une émeute anti-latine et le pillage qui a suivi la prise de la ville par les croisés ont détruit un tiers des bâtiments. La ville s’est considérablement dépeuplée à l’époque des Latins (1204-1261), sans que les Latins soient suffisamment nombreux pour compenser les départs. De nombreux quartiers sont laissés à l’abandon, et les matériaux des bâtiments délaissés, y compris les églises et palais, sont réutilisés pour l’entretien du reste. L’empereur a définitivement abandonné le Grand Palais pour résider dans le palais des Blachernes. Malgré d’importants travaux lors du règne de Michel VIII Paléologue (r. 1259-1281) et un relatif repeuplement, un des lieux communs de la littérature du XIVe s. sur Constantinople est de se lamenter sur sa splendeur perdue. Nombre de voyageurs décrivent une ville à moitié en ruines, avec des îlots d’habitat urbain séparés par des champs et des terrains vagues.

Ces voyageurs décrivent aussi une ville qui a conservé son pouvoir de fascination, avec ses nombreuses églises et monastères, dont de nombreux fondés ou restaurés à l’époque des Paléologues (1261-1453), les riches palais de l’aristocratie et ses impressionnantes murailles. Constantinople continue d’être un important centre économique (ici aussi, bien inférieur à ce qu’elle était avant 1204), même si l’essentiel du commerce se fait au profit des marchands génois installés dans le quartier de Galata, de l’autre côté de la Corne d’Or, et qui fait figure de ville indépendante à côté de la ville.

Cette carte a été élaborée comme support des cours et formations de l’Institut d’étude des religions et de la laïcité.

Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 16 : urbain / rural).

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Polonais vers 1900 et frontières en 1923

Les Polonais vers 1900

Polonais vers 1900 et frontières en 1923Cette carte reprend le principe de celle sur les Hongrois dans l’Empire austro-hongrois. Les données sur les nationalités sont issus des recensements russe (1897), allemand (1900) et austro-hongrois (1910). Dans les trois cas, la nationalité est défini par la langue : langue maternelle pour l’Allemagne et la Russie, langue d’usage pour les régions d’Autriche-Hongrie situées en Cisleithanie. Le recensement allemand place à part les locuteurs du cachoube et du masurien, considérés comme deux dialectes du polonais, et qui ont été considérés comme polonais ici. La question de la nationalité des Juifs de la région, qui parlent le plus souvent yiddish, n’a pas été traité de la même manière : le recensements allemand et austro-hongrois les considèrent comme allemands car le yiddish est une langue germanique (on les trouve dans la partie « religion » du recensement), tandis que le recensement russe fait des Juifs une nationalité spécifique. Ils représentent près de 10% de la population polonaise à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme.

Projection : projection conique conforme de Lambert. Parallèles standard : 50°N et 54°N.

Côtes, cours d’eau et lacs : GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database).

Avec la disparition de la Pologne, les Polonais se retrouvent sous l’autorité de trois États hostiles : l’Autriche, la Prusse (puis l’Allemagne) et la Russie. La montée en puissance des nationalités au XIXe s. pousse à la création d’États-nations. Nation sans État, les Polonais aspirent à retrouver leur indépendance, mais le tracé des frontières est un casse-tête. Les mélanges de population dans les structures impériales rendent difficile la constitution de blocs territoriaux avec des nationalités distinctes, et bien des Polonais ont en mémoire les frontières d’avant les partages de la fin du XVIIIe siècle. En définitive, la capacité à imposer les frontières par la force s’avère décisif.

Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 12 : population).

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Les frontières du Cameroun 1908-1961

Les frontières du Cameroun

Les frontières du Cameroun 1908-1961La question des frontières de l’Afrique coloniale est plus délicate qu’il y paraît. Souvent, les cartes représentent les revendications, alors que la possession n’est pas effective avant la fin du XIXe s., d’où des réajustements à l’occasion de signatures de traités au moment où les puissances coloniales prennent réellement le contrôle d’une région.

C’est pourquoi cette carte du Cameroun commence en 1908, une fois que l’Allemagne (puissance coloniale initiale) a effectivement déterminé les limites de sa colonie avec ses voisins (France et Royaume-Uni). Les évolutions postérieures sont représentées sous forme de lignes — c’était une contrainte du #30DayMapChallenge. Pour éviter de trop charger en figurés linéaires, je n’ai pas représenté les rivières, qui servent pourtant de point d’appui.

Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme.

Projection : Afrique — projection conique conforme de Lambert (parallèles standard : 23°S et 20°N ; méridien central : 25°E).

Côtes et lacs : GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database).

Dans les années 1860, les Allemands installent des comptoirs dans la région de Douala. La colonie du Cameroun (ou Kamerun en allemand) est établie en 1884 sur la côte. Lors des vingt années qui suivent, l’Allemagne, comme les autres puissances coloniales, s’étend rapidement vers l’intérieur. Une série de traités conclus en 1885 et 1908 avec le Royaume-Uni (Nigéria) et la France (Gabon, Congo, Oubangui-Chari et Tchad, unis en 1910 dans l’Afrique équatoriale française) fixe peu à peu les frontières de la colonie.

Après la crise d’Agadir (avril 1911), l’Allemagne accepte que la France établisse un protectorat sur le Maroc contre une rectification de la frontière entre le Kamerun et l’Afrique équatoriale française lors du traité de Fès (4 novembre 1911). Le Kamerun cède une partie du « bec de canard » (territoires à l’est du Logone) en échange d’importants territoires, appelés Neukamerun (Nouveau-Cameroun). La colonie allemande double pratiquement sa superficie, passant de 460 000 km2 à 760 000 km2.

Les colonies allemandes sont progressivement conquises par la France et le Royaume-Uni lors de la Première Guerre mondiale. En avril 1916, le Kamerun est totalement occupé. Le Neukamerun est réintégré à l’Afrique équatoriale française et l’Altkamerun (Vieux-Cameroun) est divisé entre la France, qui reçoit l’essentiel de la colonie allemande, et le Royaume-Uni. Cette division est confirmée par le traité de Versailles (28 juin 1919) : le Kamerun devient un mandat de la Société des nations confié à la France (Cameroun français) et au Royaume-Uni (British Cameroons).

Le Cameroun français devient indépendant le 1er janvier 1960, et le Nigéria le 1er octobre. Après de longues discussions commencées en 1959, le nord du Cameroun britannique choisit par référendum de rejoindre le Nigéria, auquel il est rattaché le 31 mai 1961, et le sud choisit le rattachement au Cameroun, avec lequel il forme la République fédérale du Cameroun (1er octobre 1961), jusqu’à la création d’un État unitaire en 1972.

Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 2 : lignes).

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La Shoah en Pologne 1939-1945

La Shoah en Pologne

La Shoah en Pologne 1939-1945Il existe de nombreuses cartes sur la Shoah et le phénomène concentrationnaire, en Pologne et dans le reste de l’Europe. En concevant cette carte, j’ai décidé de me concentrer sur la Pologne et de donner une idée de l’ampleur du phénomène. C’est pourquoi j’ai placé la plupart des ghettos en précisant le nombre de personnes qui s’y sont trouvé, ainsi que la date de création de ces ghettos. Il aurait été intéressant d’ajouter les flux vers ces ghettos et entre ces ghettos et les camps de concentration et d’extermination, mais la carte perdait en lisibilité. De même, pour les camps, j’ai indiqué la différence entre camp d’extermination et camp de concentration, ainsi qu’une idée du nombre de personnes qui y ont été déportés, quel que soit le motif de déportation.

Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme.

Projection : projection conique conforme de Lambert. Parallèles standard : 50°N et 54°N. Méridien central : 21°E.

Côtes, lacs et cours d’eau : GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database).

Avant la Seconde Guerre mondiale, La Pologne abrite la première communauté juive d’Europe. L’occupation brutale du pays a été tout particulièrement dure pour les Juifs : environ 3 millions de Juifs, soit 98% des Juifs polonais, ont été assassinés pendant la Shoah.

La persécution des Juifs commence dès l’invasion, avec les premiers massacres organisés peu après les conquêtes sous prétexte de sécurisation. Dans un premier temps, les nazis décident de regrouper les Juifs (dont les biens sont confisqués) dans des ghettos. Contrairement aux anciens ghettos, qui étaient des quartiers réservés parfois fermés, les ghettos mis en place par les nazis sont des lieux clos où les Juifs sont entassés dans des conditions effroyables, où ils sont soumis à la faim, aux maladies, et servent de main d’œuvre pour le travail forcé.

L’invasion de l’URSS marque une nouvelle étape dans la persécution des Juifs. De nombreux massacres de masses sont commis. D’autres avaient eu lieu lors de l’invasion de la Pologne, mais pas avec une telle ampleur. L’automne 1941 voit aussi la construction des premiers camps d’extermination, c’est-à-dire des camps conçus non pour enfermer, mais pour assassiner un maximum de déportés dès leur arrivée sur place. La SS semble alors déterminée à mettre fin au système des ghettos et à exterminer la population juive d’Europe.

La conférence de Wannsee (20 janvier 1942) est souvent présentée comme celle où se décide la « solution finale du problème juif » (pour reprendre les termes utilisés alors), mais c’est en fait une réunion où les autres services du Reich acceptent le principe de l’extermination rapide proposé par la SS. À partir du printemps 1942, des grandes rafles sont organisées pour déporter les Juifs vers les camps d’extermination qui deviennent progressivement opérationnels. C’est aussi le début de la liquidation des ghettos, dont la population est transférée dans les camps de concentration et d’extermination.

Cette carte a participé au #30DayMapChallenge 2021 (jour 1 : points).

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Bulgarie 1947

La Bulgarie après les traités de Paris

Les traités de Paris, signés le 10 février 1947, établissent la paix avec les alliés de l’Allemagne : Bulgarie, Finlande, Hongrie, Italie, Roumanie. Pendant la guerre, les Alliés ont décidé, par principe, de revenir aux frontières du 31 décembre 1937, c’est-à-dire d’annuler les annexions qui ont eu lieu pendant la guerre, mais aussi celles qui résultent des coups de force des futures puissances de l’Axe, y compris lorsqu’elles avaient fait l’objet d’accords internationaux, comme les accords de Munich.

La Bulgarie bénéficie d’un relatif traitement de faveur liée à sa stratégie de participation limitée au conflit, et ne revient pas exactement dans ses frontières de 1937. Les dispositions de l’armistice de Moscou sont confirmées : les annexions aux dépens de la Yougoslavie et de la Grèce sont annulées. En revanche, les dispositions du traité de Craiova sont maintenues, et la Bulgarie peut conserver la Dobroudja méridionale, qu’elle avait perdue à l’issue des guerres balkaniques.

La Bulgarie est ainsi la seule puissance de l’Axe qui a connu une expansion territoriale à l’occasion de la Seconde Guerre mondiale.

Bulgarie 1947

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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Bulgarie 1940-1945

La Bulgarie dans la Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale est pour la Bulgarie l’occasion de prendre sa revanche sur les traités de paix. Dans un premier temps, le gouvernement bulgare choisit de rester neutre tout en espérant tirer parti des circonstances pour modifier les frontières du pays sans coup férir.

Cette stratégie est d’abord payante. À l’été 1940, la Roumanie est contrainte de céder la Bessarabie à l’URSS (28 juin 1940) et la Transylvanie du Nord à la Hongrie (30 août 1940). La Bulgarie profite de la pression mise sur le pays pour obtenir la signature du traité de Craiova (7 septembre 1940). La Roumanie lui cède la Dobroudja méridionale, perdue après les guerres balkaniques et brièvement récupérée pendant la Première Guerre mondiale. Le traité est reconnu par l’Allemagne et ses alliés, par l’URSS, mais aussi par le Royaume-Uni et les États-Unis.

Le 1er mars 1941, sous la pression de l’Allemagne qui souhaite consolider sa position dans les Balkans après l’échec de l’Italie dans la guerre contre la Grèce, la Bulgarie rejoint les puissances de l’Axe en signant le Pacte tripartite, mais elle prend soin de ne pas déclarer la guerre aux Alliés. Ce choix se révèle payant à court terme. Après les capitulations yougoslave et grecque, l’armée bulgare entre dans les régions conquises par la Wehrmacht avec l’accord d’une Allemagne qui entend laisser l’essentiel des tâches d’occupation à ses alliés, la Bulgarie annexe la Macédoine et la Thrace occidentale le 14 mai 1941 sans avoir tiré un coup de feu.

Dans le cadre de cette stratégie, la Bulgarie s’abstient de participer à la guerre contre l’URSS. Cela ne l’empêche pas d’être emportée comme les autres alliés de l’Allemagne. À l’été 1944, le pays est rapidement conquis par l’Armée rouge. Le gouvernement bulgare signe un armistice avec les Alliés à Moscou (28 octobre 1944). La Bulgarie doit évacuer les territoires yougoslaves et grecs, mais conserve les acquis de 1940. Le gouvernement bulgare déclare la guerre à l’Allemagne.

Bulgarie 1940-1945

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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Frontières issues du traité de Neuilly

Le traité de Neuilly

Le traité de Neuilly, qui établit la paix entre la Bulgarie et les vainqueurs de la Grande Guerre, est signé le 27 novembre 1919.

Les conditions sont sévères. Tous les espoirs qui avaient motivé l’entrée en guerre du pays sont déçus — la Bulgarie parvient quand même à conserver une partie des territoires cédés par l’Empire ottoman en 1915.

La Dobroudja est formellement rétrocédée à la Roumanie.

La frontière avec le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, issu de la fusion de la Serbie, du Monténégro et des territoires austro-hongrois peuplés de Slaves du Sud, fait l’objet de rectifications qui visent à priver la Bulgarie de positions qui pourraient être avantageuses en cas de guerre.

La Bulgarie perd son accès à la mer Égée en devant céder la Thrace occidentale aux puissances de l’Entente. Celles-ci remettent formellement la région à la Grèce lors de la conférence de San Remo (1920). Un accord d’échange de populations entre la Grèce et la Bulgarie doit être signé.

En outre, la Bulgarie doit payer des réparations, et son armée est réduite à 20 000 hommes.

Cependant, contrairement aux autres perdants de la Première Guerre mondiale, la Bulgarie a réussi à maintenir son régime politique : le roi Ferdinand a endossé la responsabilité de la défaite et abdiqué le 3 novembre 1918, mais la monarchie n’a pas été emportée.

Frontières issues du traité de Neuilly

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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post-Brexit United Kingdom

Brexit : les pays du FUK

post-Brexit United KingdomFinissons l’année 2019, riche en rebondissements quant au Brexit, sur une carte humoristique dont le seul but est de faire sourire…

Logiciels utilisés : QGIS pour la conception de la carte, Illustrator pour la mise en forme.

Projection : OSGB 36 – British National Grid (projection transverse de Mercator ; méridien standard : 2°W).

Côtes, lacs et cours d’eau : GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database).


La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) a exacerbé les tensions. Lors de la négociation de l’accord final de partenariat avec l’Europe, de véritables fossés se sont créés au sein du pays.

Contre l’avis de Londres, l’Écosse a procédé à un nouveau référendum sur l’indépendance en vue de pouvoir réintégrer l’Union européenne. La victoire massive du oui (la désormais célèbre formule leave to remain) a entrainé la proclamation de l’indépendance — acte non reconnu par le gouvernement britannique.

L’Irlande du Nord a été le théâtre d’importantes tensions communautaires. Après des élections dans un climat délétère, un gouvernement d’urgence nationale a été créé. Il a signé un accord de partenariat privilégié avec la République d’Irlande qui garantit le statu quo qui existait avant le Brexit.

Alors que la grogne gagne le Pays de Galles, Londres tente de préserver ce qui peut l’être. Charles III accepte la proclamation d’un Royaume d’Angleterre et de Galles qui met fin de fait (mais pas de droit) à l’existence du Royaume-Uni.

Depuis, la complexité de la situation n’a pas cessée car nombre de pays et d’organisations n’ont pas reconnu la dissolution du Royaume-Uni. Dans de nombreux cas, les trois pays continuent d’être traités comme une entité unique, l’ARU (Ancien Royaume-Uni), en anglais FUK (Former United Kingdom)…


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La Bulgarie pendant la Première Guerre mondiale

La Bulgarie dans la Première Guerre mondiale

Lorsque la Première Guerre mondiale commence, la Bulgarie, isolée diplomatiquement et encore affectée par les guerres balkaniques, déclare sa neutralité. Sa situation en fait un pays convoité par les deux camps. Elle négocie son entrée en guerre en fonction de deux facteurs : les promesses d’expansion territoriale et la situation militaire.

À l’été 1915, l’avantage est aux Puissances centrales. Les propositions faites par l’Entente en Macédoine et en Thrace dépendent de l’accord de la Serbie et de la Grèce, qui ne veulent rien céder, tandis que les Puissances centrales, qui vont de victoire en victoire sur le front de l’Est, peuvent facilement promettre une large rétribution en cas de conquête.

Le 6 septembre 1915, la Bulgarie signe plusieurs traités avec les Puissances centrales. En plus de promesses d’annexions aux dépends de la Serbie et (en cas d’entrée en guerre du côté de l’Entente) de la Grèce et la Roumanie, la Bulgarie obtient une rectification de sa frontière avec l’Empire ottoman. Le pays entre en guerre le 14 octobre 1915 : son aide est décisive dans la conquête de la Serbie.

À partir de l’été 1916 et des succès contre la Grèce et la Roumanie, la Bulgarie a atteint ses objectifs, mais seule une victoire finale des Puissances centrales lui permettra de procéder aux annexions. Une première étape est franchie avec la signature du traité de Bucarest (7 mai 1918). La Roumanie cède la Dobroudja aux Puissances centrales. La partie nord est gérée en condominium tandis que la partie sud (qui comporte les territoires cédés par la Bulgarie en 1913) est annexée par la Bulgarie. Le 25 septembre 1918, la Bulgarie annexe la partie nord en échange de la cession de la rive gauche de la Maritsa à l’Empire ottoman.

Le retournement de situation est rapide : le 29 septembre 1918, la Bulgarie, défaite militairement, signe l’armistice de Thessalonique, qui prévoit l’évacuation des territoires occupés en Grèce et en Serbie. La Roumanie, qui n’a pas ratifiée le traité de Bucarest, dénonce le traité et entre de nouveau en guerre le 10 novembre 1918 avec pour but d’obtenir son annulation.

La Bulgarie pendant la Première Guerre mondiale

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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La Bulgarie pendant les guerres balkaniques

La Bulgarie dans les guerres balkaniques

Les guerres balkaniques entraînent un recul considérable de l’Empire ottoman en Europe, mais elles laissent aussi de solides rancœurs entre États balkaniques.

Sous les auspices de la Russie, la Bulgarie, la Grèce, le Monténégro et la Serbie mettent leurs différends de côté pour former la Ligue des Balkans en mars 1912. L’accord bulgaro-serbe prévoit notamment la division de leur zone d’intérêt en 3 : une « zone contestée » dont l’attribution est soumise à l’arbitrage des grandes puissances, la région au nord revenant à la Serbie et celle au sud à la Bulgarie. La Bulgarie obtiendrait ainsi une bonne partie de la Macédoine, qui lui avait échappé lors de l’annulation du traité de San Stefano.

Le Monténégro déclare la guerre à l’Empire ottoman le 5 octobre 1912, suivi par les autres membres de la ligue balkanique le 12. Les armées des pays balkaniques enchaînent les succès malgré quelques difficultés lors des sièges de Scutari et Andrinople.

Un armistice est signé le 3 décembre, et des négociations de paix commencent à Londres sous le patronage des grandes puissances. Le traité de Londres (30 mai 1913) entérine la perte de la quasi-totalité des possessions européennes de l’Empire ottoman. Il donne satisfaction aux Albanais, qui ont proclamé leur indépendance le 28 novembre 1912, en créant une principauté d’Albanie.

Le partage des territoires cédés n’est pas couvert par le traité, et les tensions commencent à monter entre les vainqueurs. La Serbie a perdu une partie de ses conquêtes avec la création de l’Albanie et entend établir les frontières sur la base de la possession effective des territoires, justifiant sa position par l’absence d’aide militaire bulgare lors de la conquête de la Macédoine (pourtant prévue par le traité d’alliance) et le refus du soutien bulgare quand elle a tenté d’empêcher la création d’un État albanais. De son côté, la Bulgarie réclame la mise en application du traité d’alliance, expliquant que le changement de dispositif militaire avait été annoncé bien avant le début des hostilités.

Le 29 juin 1913, l’armée bulgare attaque les positions serbes et grecques. L’offensive est enrayée, et bientôt l’armée ottomane reprend l’offensive et s’empare d’Andrinople. L’entrée en guerre de la Roumanie donne le coup de grâce.

Le traités de Bucarest (10 août 1913), entre pays balkaniques, et de Constantinople (29 septembre 1913) entre la Bulgarie et l’Empire ottoman, établissent les nouvelles frontières dans la région. La Bulgarie perd une partie de ses conquêtes. Surtout, il y a une reconfiguration des alliances. La Russie comptait sur la Ligue balkanique pour faire pièce à l’expansionnisme austro-hongrois, mais a choisi de soutenir la Serbie. La Bulgarie, lâchée par la Russie, met fin à l’alliance traditionnelle avec celle-ci et se rapproche de l’Autriche-Hongrie et de l’Allemagne.

La Bulgarie pendant les guerres balkaniques

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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Bulgarie 1878-1908

La renaissance de la Bulgarie

La Bulgarie est une des dernières nations des Balkans à s’émanciper de la tutelle ottomane. Les Bulgares se soulèvent à l’occasion d’une révolte qui éclate en 1875 en Herzégovine et en Bosnie, et qui occupe une bonne partie de l’armée ottomane. Pour réprimer la révolte bulgare, l’Empire ottoman envoie, en plus de l’armée, des supplétifs, notamment les başıbozuk (bachi-bouzouk), dont les exactions à l’égard des populations locales émeuvent les opinions publiques européennes. La Russie, isolée depuis la guerre de Crimée (1853-1856) en profite pour se poser en sauveur des Bulgares, et entre en guerre contre l’Empire ottoman.

La Russie victorieuse impose à l’Empire ottoman le sévère traité de San Stefano [auj. Yeşilköy, à une dizaine de kilomètres du centre d’İstanbul] (3 mars 1878). La Roumanie, la Serbie et le Monténégro obtiennent l’indépendance et des gains territoriaux. La Bosnie devient une province autonome. Une grande principauté autonome de Bulgarie est créée. Les grandes puissances, notamment le Royaume-Uni, s’inquiètent à présent d’un déséquilibre des rapports de forces régionaux au profit de la Russie et refusent de reconnaître le traité. Un congrès se réunit à Berlin du 13 juin au 13 juillet 1878. Le traité de Berlin reprend les grands principes de celui de San Stefano. L’indépendance du Monténégro, de la Serbie et de la Roumanie est confirmée, avec quelques modifications de frontières. La Bosnie, l’Herzégovine et le sancak de Yeni Pazar sont confiés à l’Autriche-Hongrie. La Grèce doit recevoir de nouveaux territoires en Thessalie, ce qui est fait en 1881. La Bulgarie est considérablement réduite. La Macédoine reste sous administration directe ottomane, et le reste est divisé en deux : la principauté autonome de Bulgarie et la province autonome de Roumélie orientale. Dès lors, un des objectifs de la Bulgarie va être de retrouver les frontières définies lors du traité de San Stefano : c’est en très grande partie ce qui motive les actions du pays pendant les guerres balkaniques, la Première et la Seconde Guerre mondiales.

La première étape a lieu en 1885 avec l’absorption de la Roumélie orientale. L’annexion, proclamée le 18 septembre 1885, est à l’origine d’une crise qui se résout par un maintien de façade du statu quo. Le prince de Bulgarie est formellement gouverneur-général de la Roumélie orientale, qui n’existe plus dans les faits. L’Empire ottoman accepte en échange d’une légère rectification de frontière en sa faveur.

La deuxième étape, l’indépendance complète, est un des éléments de la crise de 1908-1909, qui voit la remise en cause du traité de Berlin. Le 5 octobre 1908, La Bulgarie proclame son indépendance et sa transformation en royaume. Le lendemain, l’Autriche-Hongrie proclame l’annexion de la Bosnie-Herzégovine et son retrait du sancak de Yeni Pazar. La modification des équilibres régionaux entraîne une vague de protestations diplomatiques, à laquelle se joint la Russie, qui avait assuré l’Autriche-Hongrie de son soutien en échange de l’acceptation de l’indépendance bulgare et de modifications du traité de Berlin pour ouvrir les détroits du Bosphore et des Dardanelles aux navires de guerre russe, mais qui se retrouve sans compensation avec le refus des grandes puissances d’organiser une conférence révisant le traité de Berlin. La nouvelle situation fait l’objet d’accords bilatéraux signés en avril 1909.

Bulgarie 1878-1908

Projection projection de Gauss-Krüger
Méridien standard 25°E
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

Licence Creative Commons
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Le dépeçage de la Tchécoslovaquie 1938-1939

La destruction de la Tchécoslovaquie

Après l’annexion de l’Autriche, Hitler décide de tourner son attention vers la Tchécoslovaquie, qui abrite une importante minorité germanophone, essentiellement dans la région frontalière avec l’Allemagne, les Sudètes. En mars 1938, Hitler rencontre Konrad Heinlein, chef du Parti allemand des Sudètes (parti secrètement lié au Parti nazi) et lui demande de formuler des demandes que le gouvernement tchécoslovaque ne pourrait satisfaire. L’objectif est bien de procéder à une opération militaire contre la Tchécoslovaquie : à partir du mois de mai, le commandement allemand travaille sur le plan d’invasion. Hitler est certain que la politique d’apaisement menée par le Royaume-Uni et la France les conduira à ne pas intervenir. La perspective d’une guerre prématurée inquiète suffisamment pour que certains officiers en viennent à penser à un coup d’État pour renverser le régime nazi.

Le 30 septembre, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie signent les « accords de Munich » qui acceptent la prise de contrôle des Sudètes par l’Allemagne. Isolée, la Tchécoslovaquie n’a d’autre choix que se soumettre.

La voracité des voisins de la Tchécoslovaquie conforte la position allemande de mise en avant du principe des nationalités. La Pologne en profite pour régler ses différends frontaliers en s’emparant de plusieurs régions frontalières, notamment la Zaolzie (région de Teschen), et la Hongrie annexe des régions peuplées de Hongrois.

Mais la Tchécoslovaquie vivait toujours et Hitler avait été frustré d’un succès militaire.

Le 14 mars 1939, à l’instigation de l’Allemagne, les Slovaques proclament leur indépendance. Ils sont bientôt suivis par les Ukrainiens de l’Ukraine carpatique. L’Allemagne déclare être contrainte d’intervenir pour contenir le chaos crée par l’effondrement de la Tchécoslovaquie… et crée au nord du pays le protectorat de Bohème-Moravie.

Au sud, la Hongrie conquiert l’Ukraine carpatique et attaque la Slovaquie, mais l’intervention de l’Allemagne parvient à limiter ses appétits.

Ce triomphe d’Hitler sera le dernier. Britanniques et Français ont compris que l’apaisement n’arrêtait pas l’Allemagne. De plus, le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes apparaît véritablement comme un prétexte, car il avait été complètement piétiné. Le Royaume-Uni et la France optent pour la fermeté et commencent des négociations avec la Pologne et l’URSS en vue d’arrêter l’expansion allemande…

Le dépeçage de la Tchécoslovaquie 1938-1939

Projection Projection de Křovák
Datum WGS 84
Hydrographie (côtes, cours d’eau, lacs) GSHHG (Global, Self-consistent, Hierarchical, High-resolution, Geography Database)

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