Monténégro

La Bulgarie pendant la Première Guerre mondiale

La Bulgarie dans la Première Guerre mondiale

Lorsque la Première Guerre mondiale commence, la Bulgarie, isolée diplomatiquement et encore affectée par les guerres balkaniques, déclare sa neutralité. Sa situation en fait un pays convoité par les deux camps. Elle négocie son entrée en guerre en fonction de deux facteurs : les promesses d’expansion territoriale et la situation militaire.

À l’été 1915, l’avantage est aux Puissances centrales. Les propositions faites par l’Entente en Macédoine et en Thrace dépendent de l’accord de la Serbie et de la Grèce, qui ne veulent rien céder, tandis que les Puissances centrales, qui vont de victoire en victoire sur le front de l’Est, peuvent facilement promettre une large rétribution en cas de conquête.

Le 6 septembre 1915, la Bulgarie signe plusieurs traités avec les Puissances centrales. En plus de promesses d’annexions aux dépends de la Serbie et (en cas d’entrée en guerre du côté de l’Entente) de la Grèce et la Roumanie, la Bulgarie obtient une rectification de sa frontière avec l’Empire ottoman. Le pays entre en guerre le 14 octobre 1915 : son aide est décisive dans la conquête de la Serbie.

À partir de l’été 1916 et des succès contre la Grèce et la Roumanie, la Bulgarie a atteint ses objectifs, mais seule une victoire finale des Puissances centrales lui permettra de procéder aux annexions. Une première étape est franchie avec la signature du traité de Bucarest (7 mai 1918). La Roumanie cède la Dobroudja aux Puissances centrales. La partie nord est gérée en condominium tandis que la partie sud (qui comporte les territoires cédés par la Bulgarie en 1913) est annexée par la Bulgarie. Le 25 septembre 1918, la Bulgarie annexe la partie nord en échange de la cession de la rive gauche de la Maritsa à l’Empire ottoman.

Le retournement de situation est rapide : le 29 septembre 1918, la Bulgarie, défaite militairement, signe l’armistice de Thessalonique, qui prévoit l’évacuation des territoires occupés en Grèce et en Serbie. La Roumanie, qui n’a pas ratifiée le traité de Bucarest, dénonce le traité et entre de nouveau en guerre le 10 novembre 1918 avec pour but d’obtenir son annulation.

La Bulgarie pendant la Première Guerre mondiale

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Méridien standard 25°E
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La Bulgarie pendant les guerres balkaniques

La Bulgarie dans les guerres balkaniques

Les guerres balkaniques entraînent un recul considérable de l’Empire ottoman en Europe, mais elles laissent aussi de solides rancœurs entre États balkaniques.

Sous les auspices de la Russie, la Bulgarie, la Grèce, le Monténégro et la Serbie mettent leurs différends de côté pour former la Ligue des Balkans en mars 1912. L’accord bulgaro-serbe prévoit notamment la division de leur zone d’intérêt en 3 : une « zone contestée » dont l’attribution est soumise à l’arbitrage des grandes puissances, la région au nord revenant à la Serbie et celle au sud à la Bulgarie. La Bulgarie obtiendrait ainsi une bonne partie de la Macédoine, qui lui avait échappé lors de l’annulation du traité de San Stefano.

Le Monténégro déclare la guerre à l’Empire ottoman le 5 octobre 1912, suivi par les autres membres de la ligue balkanique le 12. Les armées des pays balkaniques enchaînent les succès malgré quelques difficultés lors des sièges de Scutari et Andrinople.

Un armistice est signé le 3 décembre, et des négociations de paix commencent à Londres sous le patronage des grandes puissances. Le traité de Londres (30 mai 1913) entérine la perte de la quasi-totalité des possessions européennes de l’Empire ottoman. Il donne satisfaction aux Albanais, qui ont proclamé leur indépendance le 28 novembre 1912, en créant une principauté d’Albanie.

Le partage des territoires cédés n’est pas couvert par le traité, et les tensions commencent à monter entre les vainqueurs. La Serbie a perdu une partie de ses conquêtes avec la création de l’Albanie et entend établir les frontières sur la base de la possession effective des territoires, justifiant sa position par l’absence d’aide militaire bulgare lors de la conquête de la Macédoine (pourtant prévue par le traité d’alliance) et le refus du soutien bulgare quand elle a tenté d’empêcher la création d’un État albanais. De son côté, la Bulgarie réclame la mise en application du traité d’alliance, expliquant que le changement de dispositif militaire avait été annoncé bien avant le début des hostilités.

Le 29 juin 1913, l’armée bulgare attaque les positions serbes et grecques. L’offensive est enrayée, et bientôt l’armée ottomane reprend l’offensive et s’empare d’Andrinople. L’entrée en guerre de la Roumanie donne le coup de grâce.

Le traités de Bucarest (10 août 1913), entre pays balkaniques, et de Constantinople (29 septembre 1913) entre la Bulgarie et l’Empire ottoman, établissent les nouvelles frontières dans la région. La Bulgarie perd une partie de ses conquêtes. Surtout, il y a une reconfiguration des alliances. La Russie comptait sur la Ligue balkanique pour faire pièce à l’expansionnisme austro-hongrois, mais a choisi de soutenir la Serbie. La Bulgarie, lâchée par la Russie, met fin à l’alliance traditionnelle avec celle-ci et se rapproche de l’Autriche-Hongrie et de l’Allemagne.

La Bulgarie pendant les guerres balkaniques

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Bulgarie 1878-1908

La renaissance de la Bulgarie

La Bulgarie est une des dernières nations des Balkans à s’émanciper de la tutelle ottomane. Les Bulgares se soulèvent à l’occasion d’une révolte qui éclate en 1875 en Herzégovine et en Bosnie, et qui occupe une bonne partie de l’armée ottomane. Pour réprimer la révolte bulgare, l’Empire ottoman envoie, en plus de l’armée, des supplétifs, notamment les başıbozuk (bachi-bouzouk), dont les exactions à l’égard des populations locales émeuvent les opinions publiques européennes. La Russie, isolée depuis la guerre de Crimée (1853-1856) en profite pour se poser en sauveur des Bulgares, et entre en guerre contre l’Empire ottoman.

La Russie victorieuse impose à l’Empire ottoman le sévère traité de San Stefano [auj. Yeşilköy, à une dizaine de kilomètres du centre d’İstanbul] (3 mars 1878). La Roumanie, la Serbie et le Monténégro obtiennent l’indépendance et des gains territoriaux. La Bosnie devient une province autonome. Une grande principauté autonome de Bulgarie est créée. Les grandes puissances, notamment le Royaume-Uni, s’inquiètent à présent d’un déséquilibre des rapports de forces régionaux au profit de la Russie et refusent de reconnaître le traité. Un congrès se réunit à Berlin du 13 juin au 13 juillet 1878. Le traité de Berlin reprend les grands principes de celui de San Stefano. L’indépendance du Monténégro, de la Serbie et de la Roumanie est confirmée, avec quelques modifications de frontières. La Bosnie, l’Herzégovine et le sancak de Yeni Pazar sont confiés à l’Autriche-Hongrie. La Grèce doit recevoir de nouveaux territoires en Thessalie, ce qui est fait en 1881. La Bulgarie est considérablement réduite. La Macédoine reste sous administration directe ottomane, et le reste est divisé en deux : la principauté autonome de Bulgarie et la province autonome de Roumélie orientale. Dès lors, un des objectifs de la Bulgarie va être de retrouver les frontières définies lors du traité de San Stefano : c’est en très grande partie ce qui motive les actions du pays pendant les guerres balkaniques, la Première et la Seconde Guerre mondiales.

La première étape a lieu en 1885 avec l’absorption de la Roumélie orientale. L’annexion, proclamée le 18 septembre 1885, est à l’origine d’une crise qui se résout par un maintien de façade du statu quo. Le prince de Bulgarie est formellement gouverneur-général de la Roumélie orientale, qui n’existe plus dans les faits. L’Empire ottoman accepte en échange d’une légère rectification de frontière en sa faveur.

La deuxième étape, l’indépendance complète, est un des éléments de la crise de 1908-1909, qui voit la remise en cause du traité de Berlin. Le 5 octobre 1908, La Bulgarie proclame son indépendance et sa transformation en royaume. Le lendemain, l’Autriche-Hongrie proclame l’annexion de la Bosnie-Herzégovine et son retrait du sancak de Yeni Pazar. La modification des équilibres régionaux entraîne une vague de protestations diplomatiques, à laquelle se joint la Russie, qui avait assuré l’Autriche-Hongrie de son soutien en échange de l’acceptation de l’indépendance bulgare et de modifications du traité de Berlin pour ouvrir les détroits du Bosphore et des Dardanelles aux navires de guerre russe, mais qui se retrouve sans compensation avec le refus des grandes puissances d’organiser une conférence révisant le traité de Berlin. La nouvelle situation fait l’objet d’accords bilatéraux signés en avril 1909.

Bulgarie 1878-1908

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